Xilabs est un studio de jeu urbains qui développe une expertise dans les domaines du jeu vidéo, du gameplay embarqué et de l’ingénierie logicielle. Il produit aussi biens des jeux à grande échelle à visée promotionnelle et événementielle que des petits jeux sous forme d’applications mobiles.
[http://xilabs.fr/]
Meet Your Heartbeat Twin (MYTH), 2009.
Meet Your Hearbeat Twin est un jeu événementiel multi-joueurs qui utilise la technologie GPS et un capteur de rythme cardiaque. Il « est mis en scène comme un spectacle grand public en milieu urbain. Le but du jeu est de rencontrer physiquement un deuxième participant qui possède le même rythme cardiaque. D’une durée d’environ 20 minutes, le jeu est lancé chaque heure pour dix joueurs équipés et préparés devant le public : le « take-off » se fait à rebours devant les spectateurs et au signal, les joueurs partent en courant. Leurs positions et donc le développement du jeu peuvent êtres consultés sur écran géant en temps réel.
Meet Your Heartbeat Twin est donc un événement ludique et urbain basé sur la localisation émotionnelle des participants. Chaque joueur ne voit sur son téléphone portable que les joueurs qui ont le même rythme cardiaque que le sien. La difficulté du jeu est liée au fait qu’en approchant son « jumeau cardiaque », le joueur est alors en proie à une excitation qui risque d’effacer la position de son jumeau.
Meet Your Heartbeat Twin prend ici la forme d’une véritable carte physio-géographique qui évolue en temps réel à travers les efforts physiques et les états émotionnels des participants.
L’apparition des médias localisés et l’usage des bio-données dans la société contemporaine vont dans le futur proche faire basculer nos modes de vie, nos échanges sociaux et notre rapport au corps ainsi que notre compréhension de l’espace urbain. A travers un jeu urbain, la ville devient un dispositif ludique et la rencontre de l’autre une expérience nouvelle. Ce projet préfigure l’impact des nouvelles technologies sur les rapports sociaux dans la ville. »
(Texte de présentation du projet)
Le projet a été développé avec Wolf Ka, artiste des nouveaux medias [http://www.res-publica.fr/]
Expositions
Futur en Seine 2009, Place de la Bastille, Paris.
Andrea Wollensak travaille et redéfinit les technologies de géolocalisation, explore la convergence du lieu, de l’identité et d el’histoire par des œuvres d’art in situ. À partir de son expérience dans le domaine du design graphique et des nouveaux médias, Wollensak met en œuvre le potentiel esthétique du GPS et de technologies similaires
[http://www.conncoll.edu/Academics/web_profiles/wollensak.html#]
Memory Markers, 2003.
Memory Markers procède de la révélation d’un lieu par la mise en relation du geste, de la mémoire et des traces laissées par les habitants.
Il a été mené en collaboration avec les habitants du quartier de l’Enclos à St Lô et des étudiants du programme de communication du Lycée Pierre et Marie Curie, dispositif installé dans la ville sous forme de représentations cartographiques, de zones de navigation spécifiques et de récits géolocalisés dans le but de renouveler la perception des lieux par ses habitants et ses visiteurs. La trace GPS est par définition le point de rencontre entre un dehors, une grille de connexion à l’échelle de la terre et un dedans, le lieu où l’on se trouve. De ce point de vue, les remparts de St Lô constituent un lieu d’investigation idéal par les dichotomies superposées qui le constituent l’intérieur, l’extérieur, l’ouvert, le fermé, l’historique, le contemporain, l’avant-guerre, l’après-guerre.
D’octobre à novembre 2003, les citoyens locaux étaient invités à utiliser leur récepteurs GPS dans St Lo pour enregistrer leurs mouvements dans la ville. Six “chemins-histoires” individuels représentant six types d’usagers différents ont ainsi pus être tracés.
En novembre 2003, les lycéens de St Lo ont collecté les données GPS et des images des points de repères choisis dans la ville ainsi que des récits auprès des habitants. Ils ont envoyé ces fichiers à l’auteur dans le Connecticut, et ont entamé un dialogue avec les étudiants du programme d’étude du Centre d’Art et de Technologie Ammerman qui ont participé au traitement des données et à la conception de la carte collective.
Des “memory markers” sous forme de panneaux bilingues sont positionnés comme points de repères dans la ville accompagnés d’une carte collaborative d’ensemble en version imprimée et numérique disponible sur le site web du projet.
Textes et documents de référence
WOLLENSAK Andrea, « Virtual Geographies, Borders and Territories : GPS Drawings and Visual Spaces » in ASCOTT Roy (Dir.) Reframing Consciousness, Art, Mind and Technology, p. 122-127, Intellect, 1999.
Torolab est un collectif transdisciplinaire constitué d’artistes, d’architectes, de designers et de muciciens fondé à Tijuana en 1995 par Raùl Càrdenas Osuna. Son travail, définit par sa situation dans des contextes précis, s’intéresse aux dimensions politiques et poétiques des territoires, aux phénomènes sociaux, à l’espace urbain, dans l’intention d’éprouver/analyser/mettre en jeu la qualité de vie des individus d’un territoire ou d’un groupe social.
The region of Transborder Trousers, 2004-2005
LRPT (La región de los pantalones transfronterizos) se présente comme un document ethnographique urbain. Il propose une nouvelle forme de cartographie de la région transfrontalière entre Tijuana au Mexique et les San Diego aux Etats-Unis rendant ainsi visible la mobilité des habitants de cette région. Torolab a conçu pour le projet des pantalons dans lesquels étaient intégré un système GPS. Cinq habitants de la région transfrontalière ont porté ce vêtement pendant 5 jours. Leurs mouvements, leur vitesse, leur consommation d’essence ont été enregistrés. Le résultat de ces données, synthèse des mouvements des véhicules et des transactions économiques dépendantes du statut migratoire des cinq individus, ont été projetés sur une représentation du territoire modelée pour ses dimensions urbaines ou naturelles et non en fonction de ses périmètres politiques.
Participants: Antonio, Carlos, Lupita, Christina, Viviana
Équipe de production: Raúl Cárdenas Osuna, Ana Martínez Ortega, Bernardo Gutiérrez, Shijune Takeda, Juan Carlos Ramos, Cristobal Bernal
Expositions
Apamar. Gráficas, métricas y políticas de espacio, Centre d’Arts Contemporanies, Vic-Barcelona, 2011.
Energy Effects, Museum of Contemporary Art of Denver, 2010.
Design and the Elastic Mind, MoMA New York, 2008
Southern Exposure, Museum of Contemporary Art of Sydney, 2008
Strange New World: Art and Design from Tijuana, MOCA San Diego, Santa Monica Museum of Art, 2007.
Galería OMR, Mexico, 2006
[2005] Tijuana sessions, Alacalá 31, Centro de Historia de Zaragoza, Madrid, 2005
Stamen est une agence de design et de technologie regroupant une équipe de treize personnes située à San Francisco spécialisée dans le design interactif et la visualisation d’information
[http://stamen.com/]
Cabspotting, 2006.
Cabspotting fait partie d’un projet pluri-annuel, « Invisible Dynamics », consacré à l’exploration alternative des infrastructures de la baie de San Francisco dans le but de dépasser la vue dominante traditionnelle en plan de la ville pour révéler d’autres visions de l’environnement.
Cabspotting est un outil qui permet d’utiliser les traces GPS des taxis commerciaux comme point de départ pour explorer ce qu’elles révèlent de questions économiques, sociales, politiques et culturelles.
Où vont-ils le plus ? Où ne vont-ils jamais ?, cabspotting trace la carte vivante des tracés GPS des taxis du côté de la Baie de San Francisco
Cet outil est mis à disposition d’artistes, écrivains ou chercheurs qui explorent cette question de façon singulière, sous la forme d’expérimentations, d’enquêtes ou d’observations.
Toutes les contributions sont mises en ligne sur un site, sorte de réservoir en expansion permanente de données anthropologiques.
Projets liés (au 13 janvier 2012) :
Fly Cab de Tomas Apodaca restitue le trajet d’un seul taxi de San Francisco pendant cinq jours dans une séquence d’un peu moins de cinq minutes. Représenté par un point jaune, le taxi laisse derrière lui une trace blanche permanente qui dessine peu à peu la structure tridimensionnelle du trajet du taxi dans la ville et dans le temps. Cette représentation révèle la récurrence de la présence du taxi dans certains lieux mais aussi de son absence. La réalité de ce repérage est contrebalancé par l’inscription des ratés du systèmes dus aux défauts de réception du signal GPS dans certaines circonstances ou certaines parties de la ville.
In transit d’Amy Balkin tente de trouver et de créer un sens social à partir de l’interprétation des motifs tracés par les données GPS.
Projet commissionné par The Exploratorium, Musée d’art, de science et de la perception humaine, San Francisco.
Alison Sant travaille dans le domaine des médias numériques, de l’architecture et de l’art urbain. Elle explore la ville à la fois comme lieu d’investigation et d’intervention et s’intéresse plus particulièrement aux zones de friction entre technologie, architecture et écologie.
[http://www.alisant.net/]
Trace, 2004-2006
Trace révèle les frontières invisibles que forment les zones d’accessibilité ou de non accessibilité aux réseaux sans fil dans l’espace urbain. Si l’infiltration des technologies numériques mobiles redéfinissent en partie les notions de public et de privé, si elles complexifient progressivement la structure de l’environnement urbain, elles superposent aussi des frontières impalpables à celles de l’espace bâti, redéfinissant notre relation au lieu selon d’autres critères que ceux des repères et des signes matériels. Trace mêle à l’expérience corporelle de la ville les « qualités invisibles » du réseau pour révéler sous forme d’une carte la nature hybride de cet espace de relation. Il se dessine alors un plan de la ville instable, qui procède de la même logique temporelle et fluctuante que celle des réseaux numériques sans fils.
Trace est un programme qui, installé sur un terminal mobile, permet à un marcheur de voir s’afficher à l’écran les cartes dynamiques du paysage numérique constitué par la fluctuation des signaux d’accès aux réseaux sans fils. La forme de la ville n’est plus ce « déjà là » que l’on traverse et que l’on laisse derrière soi mais celle du mouvement et de l’événement même du déplacement.
Cinq types de cartes peuvent être générées, et s’affichent selon des conventions cartographiques différentes en fonction de l’état des réseaux sans fil détectés (ouverts, fermés) et du type de nom qu’ils portent (personnalisé ou par défaut). Le programme affiche une carte spécifique si aucun réseau n’est détecté.
Expositions
Festival Conflux 14-17 sept. 2006 New York.
ISEA2006 August 7-13 août 2006, San Jose, California.
Ubicomp 2005, Metropolis and Urban Life Workshop, sept. 2005, Tokyo,
VIPER Basel | 2004, International festival for film, video and new media.
Annina Rüst produit des objets électroniques et travaille l’art du code. Ses projets sont « définis » comme se situant à l’intersection entre l’activisme, l’algorithmie, les données, l’électricité, l’humour, la politique et la pop culture.
[http://www.anninaruest.com/]
TRACK-THE-TRACKERS, 2003
TRACK-THE-TRACKERS est une installation en réseau qui utilise les équipements GPS personnels des participants pour produire une expérience auditive de la prolifération de la video surveillance dans la sphère urbaine publique. Elle questionne ainsi la protection de la sphère privée et l’appropriation de l’espace urbain par ses habitants.
Les participants se déplacent dans l’environnement urbain avec une unité mobile constituée d’un sac qui contient un ordinateur portable auquel sont connectés une souris, des écouteurs et un récepteur GPS, avec pour but de recenser les lieux observés par des caméras de surveillance et de les enregistrer dans une base de données partagée. Avant de partir, le participant télécharge la dernière version de la base de données qui contient les coordonnées GPS de la carte précédente des caméras de surveillance. La présence de caméras de surveillance sur le parcours du participant est indiquée par des signaux sonores dont l’intensité dépend de la densité des caméras dans une zone et de la distance qui les sépare du promeneur. Le son libère le regard pour le laisser qualifier et évaluer les perspectives du paysage produit par les caméras de surveillance À tout moment, les participants peuvent enregistrer sur la base de données une caméra non signalée à l’aide de la souris attachée à l’extérieur du sac.
Il s’agit en fait, dans ce projet, de révéler le paysage de la surveillance comme symptôme de la privatisation de l’espace public, d’en dénoncer la prolifération et d’encourager la résistance en proposant un lieu de réappropriation en “surveillant la surveillance” sous la forme d’une carte collective et partagée.
Dans “The City of Quartz” (1990), Mike Davis dénonce ce nouveau “big brother”, non plus oeil unique et omnipotent d’une structure gouvernementale surplombante, mais celui, plus insidieux et affecté des caméras de surveillances installées par les habitants eux mêmes dans les quartiers chics de Los Angeles qui créent des ghettos sécuritaires, des “scanscapes”, ou les classes moyennes et aisées se sentent en sécurité avec pour effet d’abolir l’espace public démocratique (celui où se mélangent toutes les classes sociales). Sorte de réactualisation de la dérive situationniste, celle qui permet de mesurer la densité des caméras de surveillance dans une zone serait ainsi à même de déterminer des “zones d’atmosphère psychiques”.
Carlo Ratti est ingénieur et architecte. Il enseigne au MIT (Massachussetts Institute of Technology) où il dirige également le SENSEable City Lab.
[http://www.carloratti.com/]
Andres Sevtsuk dirige le City Form Office (CFO), agence interdisciplinaire d’architecture et de design urbain qui développe des solutions d’environnement urbain intelligent.
[http://www.cityform.net/]
Burak Arikan est artiste et travaille à New York et à Istanbul. Son travail pose la question du politique, de l’économie et de laviabilité culturelle dans les environnements en réseaux.
[http://burak-arikan.com/]
Francesco Calabrese est chercheur et consultant pour le centre de recherche et développement d’IBM de Dublin où il dirige le Smarter Urban Dynamics group.
[http://researcher.ibm.com/view.php?person=ie-FCALABRE]
Real Time Rome, 2006.
Le projet Real Time Rome est un projet de recherche du laboratoire SENSEable City Lab dirigé par Carlo Ratti et exposé à la 10è Biennale de Venise 2006. Les membres de l’équipe sont : Andres Sevtsuk, Burak Arikan, Assaf Biderman, Francesco Calabrese, Filippo Dal Fiore, Saba Ghole, Daniel Gutierrez, Sonya Huang, Sriram Krishnan, Justin Moe, Francisca Rojas, Najeeb Marc Tarazi. Il consiste en un système de suivi temps réel et à grande échelle d’un environnement urbain, qui collecte et traite les données fournies par les systèmes de télécommunication et de transport. L’objectif du projet est de permettre une lecture globale et simultanée des différents flux de circulation urbains afin d’orienter aussi bien les habitants et les visiteurs d’une ville que les responsables en charge d’organiser les systèmes de transports. Il se présente sous la forme de différents logiciels de visualisation, qui superposent le traitement graphique des mobilités urbaines sur un support cartographique, révélant ainsi les relations entre le fixe et le fluide de l’environnement urbain. Les cartes dynamiques générées aident à comprendre comment les quartiers sont pratiqués dans la journée, comment la densité des bus et des taxis rencontre la densité de personnes, comment les différents groupes sociaux, comme les touristes et les résidents, se regroupent ou se déploient dans la ville.
Les données sont collectées à partir de capteurs GPS et GSM. D’un point de vue technique, le projet émane du développement industriel et commercial des LBS (Location Based Services) définis comme des services à forte valeur ajoutée pour les particuliers sous forme de nouveaux services embarqués dans leurs appareils personnels, et du développement plus récent des systèmes ITS (Intelligent Transportation Systems), qui localisent un échantillon de véhicules témoins afin de recueillir des informations telles que des estimations de temps de trajet, des rapports de densité et d’incidents de circulation ou des statistiques.
Le système recueille et traite différentes données :
– localisation des bus et des taxis (GPS embarqués dans les véhicules)
– bruit de la circulation (réseau de capteurs sonores sans fil installés dans Rome)
– nombre de communications téléphoniques (données collectées à partir du serveur de Telecom Italia)
– densité de touristes, de piétons, densité et vitesse des véhicules (traitement des données de localisation des appels téléphoniques.)
Ces données sont traitées par différents logiciels de visualisation qui permettent de les interpréter à partir d’une question directement posée sur la ville :
Pulse : Où se trouvent les usagers de la ville aux différents moments de la journée ?
Gatherings : Comment les personnes pratiquent-elles des lieux occupés par des événements exceptionnels ?
Icons : Quels sont les sites patrimoniaux et touristiques les plus visités ?
Visitors : Où se trouvent les étrangers ?
Connectivity : Les transports publics sont-ils là où les gens se trouvent ?
Flows : Quelles sont les vitesses de déplacement ?
Traffic Noise : diffusion et visualisation de flux sonores captés dans la ville en temps réel.
Expositions
10è Biennale de Venise, Exposition Internationale d’Architecture, Sept. 2006
Textes et documents de référence
CALABRESE, Francesco, RATTI Carlo, Real Time Rome, Networks and Communication Studies, NETCOM, vol. 20, n° 3-4, 2006, p. 247-258.
Esther Polak vit et travaille à Amsterdam. Son activité de concepteur graphique pour plusieurs revues l’amène à s’intéresser à l’influence mutuelle du texte et de l’image, puis à engager sa pratique dans le champ plus vaste de la médiation technologique, sociale et culturelle.
[http://www.estherpolak.nl/]
Amsterdam Real Time, 2002-2003
Chaque habitant d’Amsterdam a dans sa tête une carte invisible de la ville qui détermine la façon dont il s’y déplace. Amsterdam RealTime tente de visualiser cette “carte mentale” en examinant la
façon dont se trace la mobilité des usagers de la ville. Pendant 2 mois (du 3 octobre au 1er Déc. 2002) environ 60 habitants d’Amsterdam étaient invités à se doter d’une unité de traçage constituée d’un appareil portable développé par Waag Society équipé d’un GPS. En utilisant les données satellite, le traceur calcule sa position géographique, envoie ces données en temps réel vers un point central. En rendant visible ces données sur un fond noir, des points, des traces et des lignes apparaissent. À partir de ces lignes une carte d’Amsterdam se construit d’elle-même, composée des seuls mouvements des habitants en dehors du référencement traditionnel des rues ou les blocs de bâtiments.
Quand des types différents d’usagers dessinent leurs lignes, il devient clair pour le récepteur à quel point la carte d’Amsterdam peut-être individuelle. Un cycliste va produire des itinéraires complètement différents de ceux d’un automobiliste. Ce sont les moyens de transport, la position du domicile, du lieu de travail ou d’autres activités et la carte mentale d’une personne en particulier qui déterminent ses traces. Dans ce sens, une carte d’Amsterdam toujours changeante, toujours à jour et toujours subjective va naître. Les participants reçoivent une impression de leurs routes personnelles à travers la ville, leur journal de traces.
Aux 150 ans de vision cartographique influencée par le regard surplombant du cartographe se superpose une carte vivante du même Amsterdam, créée par les technologiescontemporaines. Le visiteur se voit alors proposer une lecture cartographique dans laquelle il est directement convoqué dans une référence constante aux notions de voyeurisme, d’identification et de participation (des informations concernant l’identité des participants sont disposées sur une table, il peut à tout moment interrompre le processus collectif en demandant au système de reconstruire en accéléré l’une des traces sur une carte vide).
La carte issue du projet est toujours visible sur le web
Projet développé en collaboration avec la Waag Society, Amsterdam
« When you look at a specific kind of landscape you get a certain image that doesn’t necessarily tells you anything about the reality of the space. It’s very interesting for me to try to make visible the mobility that is expressed by the landscape as a very strong reality, and the economic power behind it. »
« Lorsque l’on regarde un type de paysage spécifique, on en obtient une
certaine image qui ne rend pas forcément compte de la réalité de cet espace. Ce qui est intéressant à mes yeux est de rendre visible la mobilité qui s’exprime dans le paysage comme d’une réalité très forte, ainsi que celle du pouvoir économique caché derrière.»(1)
Milk est une interprétation des paysages, des mobilités, et des dimensions économiques complexes générées par la route du lait depuis
Latgale en Lettonie, où le lait est produit, jusqu’aux pays bas où il est consommé. Un dispositif GPS repère et restitue les trajets des acteurs de ce réseau représentés par 9 participants d’un bout à l’autre de la chaîne : éleveurs lettons, grossiste laitier, propriétaire de l’usine de fromage, transporteurs, fromagers, consommateur. Le projet consiste à relier les traces GPS de chacun des participants, représentées sous formes de tracés projetés sur un écran, à leurs propres réactions et commentaires rassemblés dans un film projeté
simultanément sur un autre écran. Contrairement à un film documentaire classique, se sont ici les tracés GPS qui génèrent la narration. Moins que la vie quotidienne de ses participants, il met en évidence les effets d’une forme de médiation spécifique au GPS, celle d’une cartographie permanente de sa propre vie et la manière dont elle se relie à celle des autres. Le dispositif témoigne des questions sociales, économiques ou des histoires personnelles liées à la chaîne de production et de commercialisation du lait, sans les traiter de manière frontale mais en les laissant émerger de leur contexte.
Projet réalisé en collaboration avec Ieva Auzina, Markus The (programmation) et Raitis Smits (site web).
NomadicMilk est construit selon le même modèle que Milk, mais se situe au Niger, où il suit les déplacements des acteurs du circuit de production et d’acheminement des produits laitiers.
NomadicMilk implique directement deux types d’acteurs : les Fulani et les transporteurs des produits laitiers de la marque PEAK. Ces derniers sont très présents dans l’alimentation quotidienne des Nigérians où on les trouve vendus un peu partout, la plupart du temps dans de très petites boutiques. Leur acheminement depuis les énormes containers du port le Lagos demeure quelque peu mystérieuses. Les Fulani sont des gardiens de troupeau nomades qui partent avec leur bétail pour des migrations annuelles afin de trouver de l’eau. Ces tracés de migration on été soigneusement choisis, à partir de la connaissance pratique ancestrales et des situations contemporaines à l’intérieur et à l’extérieur des camps.
Pour ce projet, un outil de visualisation spécifique a été conçu sous la forme d’un robot capable de dessiner avec du sable les traces GPS enregistrées des nomades et des transporteurs. Les dessins obtenus sont permettent de visualiser les déplacements dans l’espace mais aussi dans le temps : quand la trace GPS s’arrête, le robot reste immobile mais continue à laisser couler le sable, formant ainsi de “petits tas de temps” sur la ligne du mouvement. L’installation comprend ensuite cette trace de sable, ainsi que des films composés des commentaires des participants et des images des paysages traversés, constituant ainsi une sorte de forme contemporaine de représentation des paysages agrestes.
(1) Esther Polak, Entretien avec Andrea URLBERGER, in URLBERGER Andrea, Paysages technologiques, théories et pratiques autour du GPS, 8 sept. 2005, Centre pour l’Image Contemporaine, Genève, 2008.
Expositions
[Milk]
Dutch Ministry of Agriculture, Nature and Food Safety (LNV), 31 oct. – 5 déc. 2005, La Haye.
Cyberart Exhibition, en tant que lauréat du prix “Golden Nica” Ars Electronica 2005, O.K Center for Comtemporary Art, 1er – 18 sept. 2005, Linz.
Making Things Public, ZKM, 19 mars – 31 août 2005, Karlsruhe.
Justus Lipsius Building, 21-22 déc. 2004, Brussels.
AgroVak, 14-17 déc. 2004, Brabanthallen
Musée Rumbini, 2 – 10 oct. 2004, région de Limbazi, Lettonie
[NomadicMilk]
IAAF, 5-11 nov., Lagos, Nigeria.
Zaal 5, 3-24 fév., La Haye.
Who’s map is this, Iniva, 2 juin – 24 juillet 2010, Londres.
7è festival International du Film Amakula, 5-11 nov. 2010, Kampala.
ElectroSmog, 18-20 mars 2010, Amsterdam.
plan b (Sophia New + Daniel Belasco Rogers) réalise des œuvres in situ et explorent leur relation distincte ou conjointe, ou celle de ses habitants à un lieu. Leurs projets mettent en œuvre une grande variété de formes et de médium, issus de l’association de leurs pratiques personnelles (Sophia New pratique la vidéo et l’installation, Daniel Belasco Rogers la performance et la cartographie GPS de ses déplacements). Ensemble, ils réalisent des installations, des écrits, des performances, des projets de locative media, des marches et des pièces de théâtre qui reposent souvent sur ce qu’ils appellent le « texte temps réel » en tant que matériau développé sur les lieux des projets, enregistré puis présenté au public. Nigel Helyer est sculpteur et artiste sonore. Très impliqué dans le domaine de la recherche et des projets collaboratifs, il est associé honoraire du Architectural Acoustics à l’Université de Sydney, partenaire de recherche industrielle, University of New South Wales dans le domaine de la Réalité Virtuelle Sonore et collabore au SymbioticA lab, University of Western Australia. http://planbperformance.net/
The drawing of my Life, 2003-
The Drawing of My Life est l’accumulation des enregistrements des tracés GPS de Daniel Belasco Rogers qu’il effectue et retranscrit sous forme cartographique systématiquement et pour tous les lieux dans lesquels il se rend depuis 2003.
Il interroge ainsi le sens des dessins réalisés sur la surface de la terre par les mouvements de son propre corps. Sophia New l’a rejoint dans cette pratique en 2007.
Le projet de savoir à quoi ressemblerait « le dessin de sa vie » a commencé quand il a quitté Londres où il est né et a grandi pour vivre à Berlin. Affligé par l’idée que sa connaissance intime de Londres, de ses trajets personnels, des histoires et des événements qui en guident la lecture, devenait inutiles dans une nouvelle ville, il a peu à peu réalisé que sa méconnaissance de Berlin lui offrait une option que Londres lui refusait : celle de la découverte. C’est alors qu’est née la pratique de tracer systématiquement tous ses déplacements dans cette ville devenue territoire d’exploration, de se renvoyer à lui même le processus d’apprentissage de la ville, de se voir lui-même la rejoindre.
Il a étendu cette pratique à tous les lieux où il se rend depuis avril 2003. Les échelles des territoires des trajets vont du quartier d’une ville à la surface d’un continent ou d’un hémisphère.
Expositions
Navigating the Everyday, Art Laboratory Berlin, 27 janv. – 11 mars 2012, Berlin.
The Mobility Project, Meter Room, 19 janv. – 19 fev. 2012, Coventry.
The Mobility Project, Galerie Suvi Lehtinen, 24 juin – 24 juillet 2011, Berlin.
Tracing Mobility, Haus der Kulturen der Welt, 24 nov. – 12 déc. 2011, Berlin.
Utopies et innovations / Architectures transfrontalières, Musée Fernet Branca, 16 oct. – 30 déc. 2010, Basel.
Arte.mov Festival, 17 nov. – 4 déc. 2010, Belo Horizonte, Sao Paulo.
Lines of Desire, Oriel Davies Gallery, 28 août – 3 nov. 2010, Powys.
Holding Time, Bharatiya Vidya Bhavan, 8 – 14 avril 2010, Londres.
Fortysomething, est un paysage sonore pour le 40è Steirischer Herbst, Graz.
Si la ville pouvait enregistrer les pensées et la mémoire de ses habitants, il s’entendraient des voix en qui évoquent les œuvres d’art qui furent et demeurent aux alentours, les œuvres issues de quarante ans de Steirischer herbst.
Pour célébrer le quarantième anniversaire du « Steirischer herbst », Belasco et New ont crée un paysage sonore activé par GPS qui classe, interroge et révèle les événements qui ont eu lieu dans les rues de la ville pendant le festival. Art public, sculpture, happenings, performances et concerts ont tous été commémorés sur les lieux de leur déroulement par les voix de ceux qui étaient là. Les directeurs des festivals précédents, les artistes et tous ceux impliqués dans les pièces, aussi bien que les passants ont été sollicités pour ajouter leur mémoire à un paysage oral que le visiteur parcoure pendant qu’il explore la ville. Chaque auditeur a une expérience différente de la pièce en fonction de son itinéraire et de la précision de la réception GPS ce jour là.
L’auditeur reçoit un sac spécialement conçu par Heidenpass qui contient le récepteur GPS et un PDA avec lequel ils parcourront les rues. Cet équipement réagit à la localisation par la diffusion de l’enregistrement sonore correspondant. Tout ce que le visiteur doit faire est marcher pour trouver les histoires, rester sur les lieux pour entendre l’intégralité de l’enregistrement ou partir pour en trouver un autre. Ils reçoivent en plus une brochure contenant des images des événements des années précédentes avec une carte qui définit les zones où les sons, les histoires et les interviews peuvent être écoutés.
Le logiciel (Mscape, crée et financé par HP) permet de superposer plusieurs sources sonores dans une seule zone de façon à ce qu’à chaque visite de nouvelles choses puissent être écoutées. Quand un auditeur quitte la zone, le volume sonore décroît progressivement et redémarre au moment où il s’est arrêté quand la zone est de nouveau visitée.
Walks on Water est une performance menée pendant le « Stromerein Festival » à Zurich. Pendant 24 heures (4 heures pendant les 6 jours du festival), les artistes ont marché le long des berges de la (du) Limmat, en empruntant le plus d’itinéraires possibles, et en repassant plusieurs fois sur leurs propres pas afin de générer des dysfonctionnements du traçage GPS qui donne ainsi l’impression qu’ils ont marché sur l’eau pour en raccorder les deux rives. La technique utilisée repose sur une inexactitude ordinairement peu appréciée des GPS. D’autre part, leur déplacement reposait sur la condition d’entrer en relation avec les visiteurs et les habitants croisés, qui étaient alors sollicités pour partager leur promenade en évoquant les réflexions et souvenirs à propos de la rivière qu’ils sont en train de longer. Les artistes devaient impérativement, pour accomplir leur route, être accompagné par quelqu’un. Sinon, ils restaient immobiles, attendant un compagnon de route.
La performance était restituée chaque soir sous forme de tracés projeté sur un support cartographique accompagné de la diffusion des enregistrements récoltés auprès des visiteurs.
Expositions
Stromerein Festival, 2-9 août 2007, Zurich.
A Day in the Life. Walkers of Birmingham, 2010 – 2011.
A Day in the Life, Walkers of Birmingham est une performance collaborative menée pendant le Fierce Festival 2011. Il s’agit d’un portrait de la ville de Birmingham réalisé sous forme de tracés GPS de ses habitants projetés sur une échelle temporelle de 24 heures. L’expérience quotidienne et partagée d’une ville se trace ainsi peu à peu, par un éloge de la marche, d’un contact direct avec le sol de la ville, dont les lignes sont visuellement plus épaisses que celles laissées par les déplacements effectués avec d’autres moyens de transport. L’expérience est transposée sous forme d’animation cartographique accompagnée des commentaires et des récits des participants.
Expositions
« A Day In The Life, The Walkers of Birmingham Project », Fierce Festival, MAC, Mars 2011, Birmingham
Créée en 2000 par une équipe d’entrepreneurs et d’experts, la Fing est un think tank de référence sur les transformations numériques. Elle se donne pour mission d’être « une fabrique d’idées neuves et actionnables, un réseau d’acteurs de la transformation, des actions collectives à fort effet levier, un lieu de débat entre technologie et société ».
[http://fing.org/]
Montre verte / Citypulse, 2009
Le projet Montre Verte / Citypulse repose sur le constat qu’il n’existe à Paris que dix capteurs publics de la qualité de l’air. Il propose de multiplier par 1000 le nombre de ces capteurs, en augmentant cet objectif d’une dimension citoyenne et collaborative.
« La montre verte est d’abord un dispositif personnel communiquant équipé de deux capteurs environnementaux (ozone et bruit,) et d’une puce GPS. L’appareil a la forme d’une montre que son porteur emmène avec lui dans la ville, capturant et stockant des mesures qui sont ensuite publiées sur le réseau. Ces mesures basse résolution permettent d’utiliser des capteurs légers qui n’exigent pas de maintenance. Cet objet est issu d’une démarche de l’ordre du design qui vise à faire de la mesure environnementale un acte quotidien et familier.
Le dispositif se complète d’un téléphone mobile, sur lequel une application java embarquée permet de visualiser les niveaux de bruit et d’ozone mesurés par la montre verte et de transmettre à intervalles réguliers ces mêmes données à une plate-forme ouverte, Citypulse, qui reçoit, stocke et rend disponible les données de mesure.
Ces valeurs qualitatives sont restituées à l’utilisateur via l’écran de son téléphone mobile, sous la forme d’un œil dont la couleur de la pupille varie en fonction de la qualité de l’air, et celle de l’iris en fonction du niveau de bruit.
La plate-forme stocke toutes les mesures qui lui sont transmises, horodatées et géolocalisées. Elle met ces données à disposition de quiconque veut les exploiter et s’engage à respecter une charte éthique. Ces exploitations peuvent être publiques (ex. cartographie, repérage de “points chauds”, débat publics), citoyennes (alerte, analyses alternatives…), artistiques, ou commerciales (ex. services destinés aux asthmatiques). Ses spécifications ouvertes lui permettront par la suite d’accueillir d’autres mesures issues d’autres dispositifs que la “montre verte”, d’où qu’ils proviennent.
Le but ultime du projet est de changer la manière d’envisager la « ville durable ». Pour cela, le projet associera d’emblée les acteurs publics, les entreprises et les associations. Ils définiront ensemble la gouvernance du système, ses critères de succès, ses chartes d’usage. Ils analyseront ensemble les retombées de l’expérience, à partir d’une observation menée par un laboratoire universitaire.
Expositions
La montre verte est l’un des 16 prototypes lauréats de l’appel à projet de Cap Digital, pour l’événement Futur en Seine et financé grâce au soutien majeur de la Région Île de France.
30 prototypes de la montre verte ont été testés par des habitants du 2è arrondissement de Paris et dans le cadre de Futur en Seine, par des collégiens et lycéens de Montreuil (Maison Populaire), des chercheurs à la Cité des sciences et les visiteurs de la Wikiplaza, place de la Bastille. Les cartographies réalisées à partir des données captées par ces beta-testeurs de la montre verte sont consultables sur le site web du projet.