Category: cartographie

Gwen Mac Gregor

Gwen MacGregor est une artiste canadienne, spécialisée dans les installations et les vidéos. Elle observe dans son travail le temps qui passe, comment il modèle les petits drames et les situations inattendues. Elle travaille depuis 2008 avec Sandra Rechico.
[http://cargocollective.com/MacGregorRechicoProjects]
[http://www.jessicabradleyartprojects.com/artists/gwen_macGregor/show]

3 months Toronto / New York, 2004

Gwen MacGregor, 3 Month Toronto / New York, image extraite de la vidéo 
Source : [http://www.jessicabradleyartprojects.com/artists/gwen_macGregor/image?image_id=110]

Gwen MacGregor, 3 Month Toronto / New York, image extraite de la vidéo
Source : [http://www.jessicabradleyartprojects.com/artists/gwen_macGregor/image?image_id=110]

« 3 Months New York/Toronto est une courte animation (1’, format dv), premier élément d’une série de travaux utilisant des informations données par le système GPS. Pendant trois mois, Gwen MacGregor a déambulé, au gré de ses activités, dans les rues de New York et de Toronto. Des trajets captés, traqués au GPS et qui, dans ce film, sont restitués. L’écran est coupé en deux. A gauche, apparaissent les tracés New-Yorkais. A droite, ceux de Toronto. Ajour après jour, seconde après seconde, un chemin s’inscrit sur l’écran puis disparaît pour ne laisser qu’une emprunte effacée, fantomatique. Un dessin alambiqué, seulement dépendant de la géographie de chaque ville, et au travers duquel transparaît les répétitions et les changements quotidiens. L’empreinte des moments ordinaires. »
(Texte de présentation du catalogue des Rencontres Internationale Paris/Berlin 2006.)

Expositions
Rencontres Internationales Paris/Berlin, 2006.
[http://www.art-action.org/site/fr/catalog/archive/06/index_lmn.htm]
Cartographies#1, Galerie Ho, 26 avril – 19 mai 2007, Marseille.

Floppy Map, Data (Münster), 2008

Gwen MacGregor, Sandra Rechico, Floppy Map (Montréal), vue de l’installation, Galerie B312, Montréal, 2009. Photo credit: Paul Litherland 
Source : [http://cargocollective.com/MacGregorRechicoProjects/Maps-in-Doubt]

Gwen MacGregor, Sandra Rechico, Floppy Map (Montréal), vue de l’installation, Galerie B312, Montréal, 2009.
Photo credit: Paul Litherland
Source : [http://cargocollective.com/MacGregorRechicoProjects/Maps-in-Doubt]

Floppy Map (Montréal) et Data (Münster) font partie de la série Map in Doubt. Map in Doubt met en œuvre l’intérêt conjoint des artistes pour l’enregistrement de leurs traces GPS et consiste en une série de pièces qui interprètent de façon différente les données GPS collectées dans Toronto, Montréal, Münster et Kassel lors de leurs voyages récents. Ce travail pose un regard critique sur les hypothèses, répandues mais peu analysées, qui questionnent la surveillance des espaces habités, sur ce qui doit être cartographié précisément ou objectivement.
Pour Floppy Map, les artistes ont enregistré leur mouvements par GPS pendant qu’elles se trouvaient à Montréal pendant la même période en 2007. Le projet se présent sous la forme d’une installation où leurs trajets ont été reproduits en bandes de silicones de couleurs distinctes suspendues au mur mais épinglées de façon très éparse de façon à laisser la gravité agir et affaisser le plan.
Data (Münster) se présente sous la forme d’un dyptique (impressions numériques) qui expose la méthode suivie par Sandra et Gwen pour enregistrer leurs mouvements dans les villes qu’elles traversent : la longue liste des coordonnées enregistrées par le GPS d’un côté et le carnet sur lequel Sandra notent tous ses déplacements à la main.

Expositions
Mercer Union, 24 oct. 2008 – 29 nov. 2008, Toronto.
[http://www.mercerunion.org/show.asp?show_id=605]
Galerie B132, 2009, Montréal

Paula Levine

Paula Levine est artiste des Locative Media. Ses projets actuels interrogent la nature des lieux par la révélation de dynamiques cachées. Ils mettent en œuvre le web, la cartographie et le GPS pour reformuler la nature des liens entre le global et le local, entre les espaces narratifs et les espaces physiques, entre la géographie urbaine et l’histoire culturelle et sociale de la ville.
[http://paulalevine.net/]

Speaking Here, 2004

Paula Levine, Speaking Here, Banff Center, Alberta 
Source :[http://paulalevine.net/projects/speakinghere/speakinghere.html]

Paula Levine, Speaking Here, Banff Center, Alberta
Source :[http://paulalevine.net/projects/speakinghere/speakinghere.html]

Paula Levine a conçu SpeakingHere pendant sa résidence au Banff Center à Alberta, en 2004. Touchée par le paysage qui s’étendait au delà de la fenêtre de son studio, elle entreprend des recherches sur l’histoire du site, les langues que l’on y parle, son évolution géographique et culturelle. Chaque jour, à partir d’un même lieu, elle filme un court plan panoramique de ce paysage.
Elle demande alors à neuf des artistes en résidence, chacun parlant une langue différente, de décrire à leur tour le paysage qu’ils voyaient par sa fenêtre.
Ces enregistrements sonores et visuels ont alors été « embarqués dans le paysage », rendus accessibles au public équipé d’un ordinateur et d’un récepteur GPS alors qu’ils déambulent dans les lieux.
Cette pièce met en regard l’impossibilité implacable de jamais connaître un lieu, dont l’histoire et la présence dépassent toujours la portée de la perception humaine et la persistance avec laquelle nous continuons malgré cette incomplétude, à tracer nos propres chemins, limités et imparfaits, pour habiter les espaces qui nous entourent.

Shadows of Another Places, 2004 / 2006-2008

Paula Levine, Shadows of Another Places, « Baghdad  San Francisco », vue de l’interface graphique (copie d’écran) 
Source :[http://paulalevine.net/projects/shadows%20from%20another%20place/shadows.html]

Paula Levine, Shadows of Another Places, « Baghdad < -- > San Francisco », vue de l’interface graphique (copie d’acran)
Source :[http://shadowsfromanotherplace.net]

Shadows of Another Places est une série de « cartes hypothétiques », dont l’expérience se partage entre le web et les lieux, qui superposent deux zones distinctes et distantes afin de questionner l’hypothèse de la transposition de l’impact des changements culturels et politiques d’un lieu sur un autre. Le projet propose une autre lecture des conflits militaires et politiques en les projetant dans un imaginaire territorial où le lointain se replie sur le proche, où la distance et la proximité géographique et corporelle sont réévaluées à l’aune de la sphère nouvelle que forment les médias géolocalisés. Il redistribue le familier et le quotidien pour créer des sites à la fois imaginaires et physiques, où les événements locaux et distants peuvent être perçus et vécus de façon simultanée et qui reflètent étroitement l’expérience de ce que l’auteur nomme « l’interlocalité»(1).
Bagdhad < - > San Francisco, 2004.
La médiatisation des opérations de bombardement en Iraq a révélé à Paula Levine l’émergence de nouveaux médias, venant se superposer sur d’autres, plus anciens, comme les journaux, la télévision et la radio. Selon elle, ces derniers tendent à masquer notre dépendance accrue à de nouvelles formes de technologies de l’information. De la même manière, l’expérience quotidienne du lieu se modifie alors que les technologies dissolvent les marqueurs et les repères de la localisation.
Paula Levine éprouve un sentiment de « dislocation spatiale » alors qu’elle vit, depuis les Etats-Unis, les opérations de bombardement sur l’Iraq de l’armée américaine. Malgré l’intention souvent annoncée comme telle des médias de « faire vivre » en direct les événements, et malgré la connexion permanente, l’espace physique entre San Francisco et Baghdad demeure invariable et suffisant pour absorber l’impact réel de l’invasion. Le GPS et la carte dynamique sont alors utilisés, dans une perspective qui les opposent aux « anciens » médias de communication, comme les instruments qui effondrent l’espace entre deux lieux distants.
Carte hybride composée de la transposition des sites des premières attaques américaines sur Baghdad en mars 2003 sur San Francisco.
Chaque lieu impacté dans San Francisco abrite un geocache, qui contient un document d’information à propos du projet et du site web, et un article de Ward Harkavy, journaliste au Village Voice intitulé « The Iraq War – Roll Call of the U.S. Dead : Day by Day, Death by Death » contenant la liste complète des noms des personnels américains morts pendant la guerre entre le 1er mai 2003 et le 19 mars 2004, en dépit des déclarations du Président Bush le 1er mai 2003 : « La majeure partie des opérations de combat en Iraq ont pris fin. Dans la bataille d’Iraq, les Etats-Unis et leurs alliés ont dominé les combats ».
« (…) major combat operations in Iraq have ended. In the battle of Iraq, the United States and our allies have prevailed ».

Projet lancé en avril 2004, 1 an après l’invasion de l’Iraq par les Etats-Unis.

Deuxième pièce de la série Shadows of Another Place, The Wall en reprend la forme de carte dite « hypothétique » qui superpose deux territoires distants l’un sur l’autre.
En 2002, le gouvernement Israelien entreprend la construction d’un mur de sécurité entre Israël et les territoires palestiniens en réponse à une série d’attentats commis en Israël. Depuis le début de sa construction, le tracé parfois arbitraire du mur a suscité beaucoup de controverses et a largement influencé la vie quotidienne des habitants des zones traversées. Paula Levine a entrepris une série de voyages sur place, où elle a assisté à la construction du mur et a filmé et interviewé les habitants des zones traversées.
Ce projet traite un segment du mur d’environ 15 miles situé entre Abu Dis au sud et Qalandiya au nord.
Le projet est constitué de trois éléments :
– un site web comprenant une carte à partir de laquelle on accède à des contenus vidéos localisés
– la superposition de la zone traitée et de villes américaines et canadiennes qui créent les points de repère pour
– des marches géolocalisées pendant lesquelles le public accède à des contenus vidéos

(1) « I have come to think of these as interlocational maps. The word, interlocation, describes the position or space represented in these overlays. The word is composed of inter, suggesting between or among, and locus, meaning place. Interlocation brings to mind something taking place between locations, which describes these mappings quite accurately. The maps reflects not only an overlaying of one site upon another, but they also visualize the space that exists as the result of that overlay, conceptually moving between one site and the other. Interlocation is the space that arises through this transposition of on place upon another. It allows relationships between distant places to be simultaneously realized and offers an extended sense of relatedness. »
« J’ai commencé à y penser comme à des cartes interlocales. Le mot, interlocalité, décrit une position ou un espace représenté dans ces superpositions. Le mot est composé de inter, qui évoque entre ou parmi, et de locus, qui désigne le lieu. L’interlocation évoque quelque chose qui se trouve entre les lieux, ce qui décrit assez précisément ces cartes. Elles reflètent non seulement la superposition d’un lieu sur un autre, mais visualisent l’espace qui existe comme résultat de cette superposition, qui se déplace conceptuellement d’un site à l’autre. L’interlocalité est l’espace qui émerge de cette transposition d’un lieu sur un autre. Il permet aux relations entre des lieux distants d’être à la fois réalisée et étend le sens de la relation. »
LEVINE, Paula, « Shadows from another place : transposed place », Conférence, MIT 4, The work of stories, 6-8 mai 2005.

Expositions

[Baghdad <-> San Francisco]
Transposing Geographie : Mapping on the Internet, ImageFestival, 2006, Toronto.

[TheWall]
ISEA 2009, Belfast.
Cartographic Imagination, An Atlas, 19sept. – 15 oct. 2009, Fine arts Gallery, San Francisco State University.

Textes et documents de référence

LEVINE Paula, « Shadows from another place: transposed space », MIT4, The Work of Stories, 6-8 mai 2005, Cambridge, Massachusetts.
[http://web.mit.edu/comm-forum/mit4/papers/levine.pdf]
LEVINE Paula, « The Wall», MIT6, Stone and Papyrus, Storage and Transmission 24-26 avril 2009, Cambridge, Massachusetts.
[http://web.mit.edu/comm-forum/mit6/papers/Levine.pdf]

Signature, 2006

Paula Levine, Signature,  vue de l’installation, Sonoma County Museum, 2006.  
Source :[http://paulalevine.net/projects/signature/signature.html]

Paula Levine, Signature, vue de l’installation, Sonoma County Museum, 2006.
Source :[http://paulalevine.net/projects/signature/signature.html]

Signature est une installation conçue pour l’exposition commémorative du centenaire du tremblement de terre qui a ravagé le Comté de Sonoma, Californie, en 1906, organisée par le Sonoma County Museum en 2006.
Si le mot signature désigne communément une marque personnelle tracée par la main sur le papier, une « signature sismique » est aussi ce qui désigne les ondes caractéristiques d’un tremblement de terre.
Portrait de l’histoire sismique, ainsi qu’elle s’inscrit dans la vie et le paysage du lieu.
L’installation met en jeu diverses formes mémorielles de l’événement : une photographie de l’une des rues principales de Santa Rosa, Rodgers Fault, dévastée, l’enregistrement du récit des survivants et la signature sonore du séisme, obtenue à partir de la conversion de son graphe sismique. Mais cette mémoire se rappelle aux visiteurs dans l’action d’un présent qui la met en scène, comme pour mieux déjouer le lieu et les temps des événements. Le proche et le lointain temporel et géographique, le visible et l’invisible, entrent en collision. La carte actuelle des lieux, projetée au mur, semble se disloquer sous la force des ondes sismiques chaque fois que le son du séisme et les voix de ses survivants se diffusent. Ces images et ces sons sont en fait contrôlés par un programme relié à un récepteur GPS qui les déclenche à chaque fois qu’un satellite survole la zone du séisme.
« Comme une histoire qui répudie le passé, Signature révèle les mouvements entre le passé et le présent, le visible et l’invisible, comme si chacun refusait de rester convenablement à sa place.(1)»

(1) « Like history that repudiates the past, Signature marks the movements between what is past and present, visible and invisible, as each refuse to remain conveniently fixed in place. »
[http://paulalevine.net/projects/signature/signature.html]

Expositions

Force of Nature : the 1906 Earthquake in Sonoma County, 22 avril – 9 juillet 2006, Sonoma County Museum, Santa Rosa.

Textes et documents de référence

GILES, Gretchen, Traces of presence, The Bohemian Revue, Sonoma, avril 2006
[http://www.bohemian.com/northbay/traces-of-presence/Content?oid=2181170]

Masaki Fujihata

Masaki Fujihata est un artiste japonais né à Tokyo en 1956, pionnier de l’art numérique, qui a commencé à travailler la vidéo et l’image numérique au début des années 80. Il est un explorateur des techniques, souvent le premier à les expérimenter dans un travail artistique. Il en a été ainsi pour la stéréolithographie et plus récemment pour le GPS. Plus connu pour ses installations interactives en réseau, il s’est notamment rendu célèbre par sa pièce Light on the Net (1996) qui permettait aux internautes d’allumer ou d’éteindre à distance l’une des 49 lampes disposées en matrice dans le hall de l’entreprise Softopia à Gifu.
[http://www.fujihata.jp]

Impressing Velocity [Mt Fuji], 1992-1994

Masaki Fujihata, Impressing Velocity.  
Source :[http://turbulence.org/blog/2011/06/15/impressing-velocity-by-masaki-fujihata/]
Masaki Fujihata, Impressing Velocity.
Source :[http://turbulence.org/blog/2011/06/15/impressing-velocity-by-masaki-fujihata/]

Impressing Velocity est la pièce inaugurale de la série des Field-Works.
En 1992, Masaki Fujihata escalade le Mont Fuji équipé d’un émetteur GPS, d’un ordinateur portable et d’une caméra 8 mm. À son retour, il dispose de données vidéo et de données de localisation qu’il s’agit de mettre en dialogue dans un dispositif qui rende compte de l’ascension. Ce qu’il cherche à en révéler sont les traces de la mémoire, telle qu’elle se constitue en couches successives, celle du corps et de l’expérience directe, celle qui s’inscrit du des supports d’enregistrement et celle du montage qui en fait. Pour y parvenir, il choisit un critère, celui de la vitesse de la marche. Le projet lui permet de comparer les différences entre l’impression de la vitesse de son ascension issue de son expérience directe et celle venant de l’image composée par ordinateur. « Je ne saurais dire laquelle est juste ou non»(1), écrit-il.
Impressing Velocity n’a été exposée que deux ans plus tard, à l’ICC de Tokyo. L’installation se composait alors de plusieurs éléments :
– un modèle topographique du Mt Fuji en couche de bois contreplaqué
– un moniteur permettait de visualiser la trace GPS enregistrée sous forme d’image fil de fer tridimensionnelle. Cette image comporte des points cliquables qui sont reliés à des vidéos de l’ascension dont la visualisation permet de comprendre la représentation déformée du Mt Fuji.
– une représentation en trois dimensions du volcan déformée sur la base du critère du rythme de la marche. Plus la marche est rapide, plus la forme se contracte, plus la marche est lente, plus le volcan s’allonge. Le sommet du Mt Fuji se retrouve ainsi surmonté d’un éclatement de pics, trace de l’arrêt des marcheurs à son sommet.

(1) Masaki Fujihata, Impressing Velocity Project, 1994, In Artifices 3, Mises en mémoire, accès à la mémoire, 5 nov. – 4.déc. 1994.

Expositions

ICC, Inter Communication Center, Tokyo, 1994.

Textes et documents de référence

BARRON, Stephan, Masaki Fujihata, Technoromantisme, sd.
[http://stephan.barron.free.fr/technoromantisme/fujihata.html]
FUJIHATA Masaki, Preface, Impressing Velocity, Masaki Fujihata Open Atelier, 15/07-11/08 1994, ICC Gallery.
[http://www.ntticc.or.jp/Archive/1994/Impressing_Velocity/preface.html]
BOISSIER, Jean-Louis, Entretiens avec Masaki Fujihata, Art des Nouveaux Medias, Blog de documentation et d’analyse des arts des nouveaux médias, article publié le 7 avril 2008.
[http://www.arpla.fr/canal20/adnm/?p=278]
BOISSIER, Jean-Louis, Masaki Fujihata (exposition), Trois oeuvres mobilisables,
[http://www.mobilisable.net/2008/?page_id=130]
Entretien avec Andrea URLBERGER, in URLBERGER Andrea, Paysages technologiques, théories et pratiques autour du GPS, 8 sept. 2005, Centre pour l’Image Contemporaine, Genève, 2008.
[http://www.ciren.org/ciren/laboratoires/Paysage_Technologique/art/fujihata/index.html]
Masaki Fujihata, Impressing Velocity Project, 1994, In Artifices 3, Mises en mémoire, accès à la mémoire, 5 nov. – 4.déc. 1994.
[http://www.ciren.org/artifice/artifices_3/instal/Fujihata.html]

Field-Works, 1994-

Masaki Fujihata, Field-Work@Alsace, ZKM, Karlsruhe, 2002. 
Source : [http://www.arpla.fr/canal20/adnm/?p=279]
Masaki Fujihata, Field-Work@Alsace, ZKM, Karlsruhe, 2002.
Source : [http://www.arpla.fr/canal20/adnm/?p=279]

La série des Field-Works est constituée de projets qui se développent de façon spécifique à la géographie et à l’histoire du lieu sur lequel ils se déroulent. Les Field-Works sont des représentations de l’espace géographique à l’épreuve du corps. Ce sont des promenades pendant lesquelles la rencontre avec les habitants et le paysage d’un territoire sont saisis pour être retranscris sous forme de « vastes espaces-temps cartographiques »(1) dans des installations où les enregistrements sonores et visuels sont disposés en trois dimensions le long des tracés GPS des parcours. « Les données récoltées lors des promenades et des parcours sont assemblées dans un ordinateur, découpées et recomposées dans un espace numérique. Les cadrages sont accrochés le long des tracés GPS, recomposant les plans dans l’espace-temps. Le spectateur voit alors, reconstruit sur l’écran de projection, les différentes vues prises au cours de la promenade, replacées avec exactitude dans leur déroulement spatio-temporel grâce aux coordonnées fournies par le GPS, qui sert de fil de lecture».(2) Il peut naviguer dans ces différents plans par l’intermédiaire d’un disque de verre rotatif, placé devant l’écran de l’installation. Ces cadrages vidéos sont donc disposés dans un espace numérique en trois dimensions, mais ils adoptent dans cet espace l’orientation et les mouvements de la caméra, marquant ainsi par la recomposition de ses gestes, la présence du preneur de vue.
Pour les Field-works, l’artiste, accompagné d’une petite équipe d’assistants, équipés d’instruments d’enregistrement sonores et vidéos, d’un GPS et d’un ordinateur pénètrent dans un lieu pour cartographier et visualiser la « réalité » d’un espace, située quelque part entre l’objectivité de la mesure du GPS et la subjectivité de la prise de vue, et captée en fonction de l’activité et des comportements humains. Il s’agit de s’approcher au plus près d’un territoire par l’expression d’un processus personnel d’interaction avec le paysage en le représentant à l’aide de données à la fois objectives et subjectives et en découvrant à chaque fois de manière différente un mode de relation aux habitants et à leur espace, à la fois poétique et documentaire.
La série des Field-Works a été initiée par le projet Impressing Velocity, Mont Fuji, 1992-1994, qui consacre également Masaki Fujihata comme le premier artiste à avoir utilisé le GPS dans l’une de ses pièces.

(1) BOISSIER, Jean-Louis, Masaki Fujihata (exposition), Trois oeuvres mobilisables.
(2) Masaki Fujihata, Field-Works, Centre pour l’Image Contemporaine,

Autres pièces de la série :

Field-Work@Tsumari, Japon, 2000

Field-Work@Hayama, Japon, 2001 : première expérimentation du capteur « 3DM » qui restitue l’orientation de la caméra dans l’interface de visualisation.

Lake-Shinji, Matsue, Japon, 27-28 juillet 2002
La surface du lac Shinji est utilisée dans ce projet comme un support de partage de mémoire collective. Plus de 50 personnes partagent leur promenade autour et sur le lac selon des trajets et des rythmes différents induits par leur moyen de déplacement (à pied, en bateau, à bicyclette…). Ces différents rythmes et formes du déplacement génèrent des rencontres, des croisements et des collisions entre les trajets, visibles dans l’espace de lecture des perturbations spatiales. Cette expérience peut être rapprochée d’une déclaration de Fujihata dans l’une de ses interviews qui remarque que la forme des tracés GPS dépend du type de déplacement :
« Whether I’m rinding on a car or on a bicycle or walking, each line has certain caracteristics. It’s really funny ; it’s really similarly to the line when you saw a notebook, which was made by pencil or by fountain pen or a board pencil »(3)
« Si je me déplace en voiture ou en bicyclette ou en marchant, chaque ligne a certaines caractéristiques. C’est vraiment drôle, c’est vraiment similaire à la ligne que l’on verrait sur un carnet qui aurait été tracée par un crayon, un stylo plume ou une craie. »

(3) Entretien avec Andrea URLBERGER, in URLBERGER Andrea, Paysages technologiques, théories et pratiques autour du GPS, 8 sept. 2005, Centre pour l’Image Contemporaine, Genève, 2008.

Field-Work@Alsace, France et Allemagne, 2002
Field-Work@Alsace est une collection d’interviews avec les habitants et les visiteurs de la zone frontalière entre la France et l’Allemagne. C’est lors de la production de cette pièce que Masaki Fujihata, qui commence à s’interroger sur la notion de frontière, intègre cette réflexion dans la série des Field-Works à la suite de l’expérience personnelle qui l’amène à passer une année entière à Karlsruhe pour répondre à l’invitation de Jeffrey Shaw à produire une nouvelle pièce pour le ZKM. Si les précédents Field-Works exploraient la mémoire collective et l’expérience partagée, celle-ci inaugure une nouvelle période davantage tournée vers des intérêts plus personnels. Fujihata constate lors de son séjour que la conscience d’une démarcation entre les deux pays est devenue très faible pour les habitants de cette zone qui vont et viennent librement d’un pays à l’autre. La frontière est un tracé administratif, d’une rigoureuse précision, qui demeure cependant flou dans la pratique du territoire. D’un point de vue formel, dans l’installation, son tracé ne se perçoit pas dans le parcours enregistré par le GPS mais par l’adjonction d’une ligne jaune récupérée d’une carte.
Fujihata et son équipe ont parcouru pendant trois semaines près de mille kilomètres en voiture et à pied pour pratiquer leurs entretiens. Dans l’installation, les enregistrements de chaque interview sont situés à l’emplacement correspondant aux données GPS qui dessinent la ligne du parcours. L’écran de projection contient un espace tridimensionnel dans lequel les spectateurs situent chaque enregistrement vidéo grâce à des lunettes stéréoscopiques et se déplacent de l’une à l’autre en manipulant un disque rotatif placé sur un socle. Cet espace en trois dimensions, permet à Fujihata d’intégrer une donnée spécifique à cette pièce : celle de l’orientation des écrans vidéos qui suivent chaque angle de la camera, « Ainsi les gens peuvent voir non seulement mes images mais aussi de saisir comment je me comporte pour les prendre »(4).
Field-Work@Alsace a été produite en août et septembre 2002 avec le soutien du ZKM.

(4) BOISSIER, Jean-Louis, Entretiens avec Masaki Fujihata, Art des Nouveaux Medias, Blog de documentation et d’analyse des arts des nouveaux médias, article publié le 7 avril 2008.

Mersea Circle, Mersea Island, Essex, England, 16 – 17 août 2003-2005
Projet de mémoire collective avec les habitants de l’île de Mersea. Les habitants de l’île de Mersea sont invités à marcher le long des rivages de l’îles équipés d’un récepteur GPS et d’une camera video. La trace de leurs déplacements devient, au même titre que les flots et le temps, ce qui forme l’identité de l’île.

Landing Home in Geneva, Genève, 2005
Landing Home in Geneva explore le contexte spécifique de la ville de Genève qui, parce qu’elle héberge de nombreuses institutions internationales (Croix-Rouge, Nations Unies par exemple), est habitée par de nombreux interprètes qui ont quitté leur pays d’origine pour venir y travailler. Selon Fujihata, Genève entretient, du fait des nombreuses langues qui y sont parlées, des rapports singuliers avec la notion de frontière qui n’est pas là matérialisée par le franchissement d’un espace géographiquement déterminé, mais par le passage d’une langue à une autre. Selon lui, la ville « semble flotter dans les airs »(5).
Tous les entretiens commencent dans l’appartement de l’interprète interviewé et se prolongent sur le trajet vers un lieu et dans un lieu que Fujihata demande à ce dernier de choisir et de lui montrer parce qu’il s’y sent « chez lui ».
Dans la lignée de ses recherches sur le cinéma interactif, Fujihata expérimente pour la première fois dans cette pièce une caméra vidéo panoramique qui enregistre et projette dans l’espace de lecture une forme cylindrique dans laquelle le preneur de vue est également filmé. Le panorama est là ce qui permet de mettre en place un dialogue à trois, il éprouve l’objectivité du preneur de vue, le met en scène autant qu’il met en scène(6).
Landing Home in Geneva est une pièce produite dans le cadre du programme de recherche « Formes de l’interactivité » de la Haute École d’Art et de Design à Genève.

(5) “Actually the place of Geneva is very spacial, very different from other cities in Switzerland. The Red Cross or the United Nations has a center in Geneva and of course here a many interpreters with the different languages. Then, in my feeling, Geneva is a kind of city witch is floating in the air.” Entretien avec Andrea URLBERGER, in URLBERGER Andrea, Paysages technologiques, théories et pratiques autour du GPS, 8 sept. 2005, Centre pour l’Image Contemporaine, Genève, 2008.
(6) cf. notamment à ce sujet : BOISSIER, Jean-Louis, Entretiens avec Masaki Fujihata, Art des Nouveaux Medias, Blog de documentation et d’analyse des arts des nouveaux médias, article publié le 7 avril 2008.

Simultaneous Echoes, région de Londonderry, Irlande, 2009 : Dans la série des Field-Works, Simultaneous Echoes est une pièce musicale réalisée en collaboration avec le compositeur irlandais Frank Lyons dans la région de Londonderry en Irlande.
Le projet explore comment des fragments musicaux, enregistrés dans différents lieux et à différents moments peuvent être reconstruits sous forme de composition musicale dans un espace numérique utilisé comme partition en 3 dimensions. Le développement d’outils audiovisuels spécifique, mené en collaboration avec Franck Lyons, questionne les racines culturelles des sons instrumentaux dans leur juxtaposition aux paysage du nord de l’Irlande.
La combinaison de trois types de sons différents : des sons instrumentaux (enregistrements de tambours irlandais et de joueurs de cornemuse), des sons naturels (vent, eau, moutons) et la lecture de partitions musicales, produisent de nouveaux paysages sonores caractérisés par la spatialisation des sons. Des images vidéos d’instrumentistes, de paysages naturels, de repères historiques, se superposent à cette composition sonore toujours selon le même principe de localisation dans l’espace de représentation tridimensionnel qui caractérise la série des Field-Works.
Simultaneous Echoes est une pièce réalisée avec le soutien d’ISEA 2009 et l’université d’Ulster.

Expositions

[Field-Work@Hayama]
Triennale de Yokohama, 2 sept. – 11 nov. 2001
Festival Ars Electronica, Linz, 2001
Transmediale .02, Berlin, 5 – 17 fev. 2002
[Lake-Shinji]
Shimane Art Museum, Matsue, Japon, 2002.
[Field-Works@Alsace]
FUTURE CINEMA, The Cinematic Imaginary After Film, commissionné par Jeffrey Shaw et Peter Weibel, ZKM, Karlsruhe,16 nov. 2002 – 30 mars 2003,
Kiasma, Musée d’art contemporain, Helsinki, 2003.
FUTURE CINEMA, The Cinematic Imaginary After Film, ICC, Inter Communication Center, Tokyo, 12 déc. 2003 – 29 fév. 2004.
[Mersea Circle]
Firstsite Gallery, Colchester, Essex, UK, nov. 2003
Exposé de façon permanente dans la Martello Tower, Media Center in Jaywick, Essex, UK.
[Landing Home in Geneva]
Centre pour l’Image contemporaine, Saint-Gervais Genève, 7 sept. – 16 oct. 2005.
[Simultaneous Echoes]
Festival ISEA, International Symposium of Electronic Art, Belfast, 23 août – 1er sept. 2009
Landshaft 2.0, Oldenburg, 29 août – 15 nov. 2009
Biennale Mediations, Poznan, Sept. 2010.

Textes et documents de référence

BARRON, Stephan, Masaki Fujihata, Technoromantisme, sd.
[http://stephan.barron.free.fr/technoromantisme/fujihata.html]
BOISSIER, Jean-Louis, Le linéaire actif. Remarques sur les Fields Works de Masaki Fujihata (version inédite et abrégée).
[http://www.arpla.fr/canal20/adnm/wp-pdf/Fujihata_lineaire_actif.pdf].
BOISSIER, Jean-Louis, Entretiens avec Masaki Fujihata, Art des Nouveaux Medias, Blog de documentation et d’analyse des arts des nouveaux médias, article publié le 7 avril 2008.
[http://www.arpla.fr/canal20/adnm/?p=278]
BOISSIER, Jean-Louis, PINKAS Daniel, Entretien avec Masaki Fujuhata, Art des Nouveaux Medias, Blog de documentation et d’analyse des arts des nouveaux médias, 29 août 2008.
BOISSIER, Jean-Louis, Masaki Fujihata (exposition), Trois oeuvres mobilisables,
[http://www.mobilisable.net/2008/?page_id=130]
SPIELMANN Yvonne, Masaki Fujihata, Simultaneous Echoes, 15è international Symposium on Electronics Art, 2009.
[http://www.fujihata.jp/s_echoes_09/ISEA_2009_Yvonne.pdf]
Entretien avec Andrea URLBERGER, in URLBERGER Andrea, Paysages technologiques, théories et pratiques autour du GPS, 8 sept. 2005, Centre pour l’Image Contemporaine, Genève, 2008.
[http://www.ciren.org/ciren/laboratoires/Paysage_Technologique/art/fujihata/index.html]

Layla Curtis

Layla Curtis est artiste. Son travail porte sur la façon dont le monde s’organise, se classe et du rapport de familiarité et d’étrangeté, de sécurité et d’insécurité qu’instaure cette représentation. Elle produit des dessins, des collages, des photos, des vidéos, des installations où la cartographie occupe une place centrale dans l’expression d’un rapport au monde à la fois normé et distordu.
[http://www.laylacurtis.com/]

Message in a Bottle, 2004

Layla Curtis, Message in a Bottle, GPS bottles Source : [http://www.laylacurtis.com/bottle/research.htm]

Layla Curtis, Message in a Bottle, GPS bottles
Source : [http://www.laylacurtis.com/bottle/research.htm]

Pour Message In The Bottle Layla Curtis a lancé 50 bouteilles à la mer, près des côtes sud-est de l’Angleterre dans le Kent. La destination prévue des bouteilles sont les îles Chatham, situées à 800 km à l’est de la Nouvelle Zélande, dans l’océan Pacifique, régions habitées les plus proches du point précis situé à l’opposé du Ramsgate Maritime Museum su le globe. Parmi ces bouteilles, 5 sont équipées d’une unité GPS et sont programmées pour envoyer, leurs coordonnées de latitude et de longitude toutes les heures vers Ramsgate. Ces données sont utilisées pour créer un tracé temps-réel de leur progression. Chaque autre bouteille contient un message rédigé par un enfant de l’école primaire locale, adressé aux habitants des îles Chatham, ainsi qu’un message d’instructions demandant à celui que trouve la bouteille de la signaler sur un site web avant de rejeter la bouteille pour qu’elle continue son voyage. Cette expérience a été retranscrite dans une exposition qui comprenait une projection du tracé GPS des bouteilles, une vitrine contenant une bouteille et une copie des instructions, et des cartes nautiques de Ramsgate et des Îles Chatham.
Ce travail est le résultat d’une résidence de l’artiste au Musée Maritime de Ramsgate où deux inscriptions révèlent une mise en tension entre le global et le local, fondatrice du travail de Layla Curtis dans ce contexte précis. La première, située au dessus de l’entrée du musée, indique que l’heure de Ramsgate est en avance sur celle de Greenwich de 5 minutes et 41 secondes. Ce simple constat permet de mettre en évidence l’écart qui s’est peu à peu creusé dans la perception temporelle entre une lecture locale et une lecture globale. À la fin du XIXè siècle en effet, le développement rapide des chemins de fers a nécessité l’instauration d’une heure nationale standard qui s’est rapidement imposée. La deuxième est la ligne tracée sur le sol du musée qui indique qu’il se trouve à 1°25.4′ à l’est du méridien de Greenwich. Cette ligne, en ancrant le local dans un système global de mesure, projette du même coup sa relation avec le lointain. La destination des îles Chatham ne renvoie pas seulement à un ailleurs calculé de façon arithmétique. L’histoire, dans ce cas précis, retourne l’espace sur lui-même. Car les Îles Chatham, avant d’être ainsi nommées, étaient déjà habitées et connues sous le nom de « Rehoku ». C’est un marin anglais, le Capitaine Broughton qui les “redécouvrant”, les renomma du nom de son bateau qui avait été construit à Douvres…dans le Kent.
En jetant ses bouteilles à la mer, Layla Curtis matérialise à la fois son propre voyage mental, la relation spatio-temporelle entre ces deux espaces, et l’enchevêtrement du global et du local dans le repli sur eux-mêmes du proche et du lointain.
Ces bouteilles et leurs messages, n’arriveront d’ailleurs sans doute jamais à destination car le projet n’est pas là mais dans le repli temporel qui se mesure aussi à l’aune d’un dispositif qui articule un dialogue entre le passé et le présent de la communication, la perte géographique et la perte du message, une réflexion sur l’ontologie d’un outil de navigation qui ne sert qu’à tracer sa propre perte.

Expositions

Droit House, the Visitor Centre for Turner Contemporary, Stone Pier, 27 mai – 4 Juillet 2004, Margate.
[http://www.laylacurtis.com/bottle/exhibition.htm]
Textes et documents de référence
MILLAR Jeremy, Message in the Bottle. From Ramsgate to the Chatham Islands, Exhibition leaflet to accompany exhibition at Droit House, 2004.
[http://www.laylacurtis.com/bottle/jeremyessay.htm]

Polar Wandering, 2006

Layla Curtis, Polar Wandering, Internet Based Interactive Drawing, 2006 
Source : [http://www.laylacurtis.com/work/display/5-mixed_media]
Layla Curtis, Polar Wandering, Internet Based Interactive Drawing, 2006
Source : [http://www.laylacurtis.com/work/display/5-mixed_media]

Polar Wandering est le résultat d’un processus d’exploration psychogéographique pendant trois mois d’un voyage dont l’itinéraire traverse Madrid, Santiago, les Îles Falkland, les îles proches de l’Antartique et l’Antartique. Il se présente sous la forme d’un dessin interactif, accessible depuis un site web, qui rend compte de son voyage par une ligne continue obtenue à partir de l’enregistrement de données GPS sur laquelle se superposent des photos, vidéo, sons et textes.
Projet développé en collaboration avec Locus + et mené dans le cadre de la résidence Artists and Writers Programme, Antarctica soutenu par the British Antarctic Survey and Arts Council England sous l’égide du ACE’s International Fellowship.

Marek Choloniewski

Marek Choloniewski est compositeur, théoricien de la musique, enseignant et organisateur de concerts. Il a mené une carrière de musicien contemporain classique avant de composer de la musique électronique, de la musique concrète et de se lancer dans l’exploration de formes musicales moins conventionnelles basées sur le mouvement, la lumière, le téléphone mobile ou le GPS pour lesquelles il développe des systèmes interactifs.
[http://www.studiomch.art.pl/]

GPS Art, 2000-2010

GPS Trans 11, University of Pécs, Faculty of Music and Visual Arts, 2010 
Source : [http://bellingstag.wordpress.com/]

GPS Trans 11, University of Pécs, Faculty of Music and Visual Arts, 2010
Source : [http://bellingstag.wordpress.com/]

GPS-Art est une série de pièces audiovisuelles interactives ayant pour objet le mouvement en milieu urbain et en espaces ouverts à grande échelle comme instrument de création et de production de matériau audio et vidéo. Elles se présentent sous la forme d’instrument interactif global appliqué à la création et au traitement de matériaux sonores et vidéo mis en oeuvre dans le cadre de performance musicales basées sur la géolocalisation par GPS et téléphonie mobile nommées GPS Trans où le terme « Trans » revoie à la notion de transmission dans le temps et dans l’espace.

GPS trans 1, 16 et 17 Décembre 2000.
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Des téléphones mobiles transmettaient des sons depuis différents quartiers de la ville, produisant une carte sonore “live” de la ville. Ces transmissions étaient diffusées sur un site web. Les sons des 16 téléphones mobiles étaient transformés en studio et diffusés sur un site web. Après 15 secondes de latence, les signaux étaient mis en boucle et retransmis, créent ainsi une vague sonore croissante. Le projet fut aussi l’occasion de créer une web radio non commerciale.
[http://gps.art.pl/frog/?projects/2000/12/16/gps-trans1.html]

GPS Trans 2, 9 août 2001.
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GPS Trans 2 est la seconde partie d’une l’exploration sonore urbaine appelée « Audiovisual map of the Krakow city » (Carte audiovisuelle de la ville de Cracovie) où la carte de la ville a été utilisée comme la partition graphique de la composition audio-visuelle. Une voiture parcourait la ville de Cracovie tout en enregistrant et en transmettant constamment les sons ambiants vers le lieu de la performance. Sa position sur une grille prédéterminée de 63 petites zones dans le centre de la ville était détectée grâce à un téléphone cellulaire GPS installé à bord. La position et la vitesse du véhicule permettait de contrôler le mixage en temps réel de sons urbains préenregistrés ainsi que les sons captés et diffusés simultanément. Un procédé similaire était utilisé pour la partie visuelle de la performance où des films, des photographies et un matériel graphique étaient compilaient sous forme d’un puzzle la carte entière de la ville. Le projet est une transformation artistique de la ville où le déplacement de la voiture est l’élément le plus important. GPS-Trans 2 fut diffusée en live sur le web par la web radio tchèque Jeleni.
Participants :
Marek Chołoniewski (project concept & coordination, voice, music live reports), Marcin Wierzbicki (GPS&Max programming & coordination), Janek Chołoniewski (Flash programming, sound&video webcasting), Ryan Ingebritsen (sound design & editing, bass live), Tomasz Chołoniewski (pilot & city coordinator), Paweł Jackowski (car driver & video editing), Maja Chołoniewska (video recording), Krystyna Chołoniewska (car rent).
[http://gps.art.pl/frog/?projects/2001/08/09/gps-trans2.html]

GPS Trans 3, 2 décembre 2002.
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Carte audiovisuelle interactive de Cracovie réalisée dans le cadre du projet Cathedral de William Duckworth
Participants :
Marek Chołoniewski, Marcin Wierzbicki, Janek Chołoniewski, Ryan Ingebritsen, Mateusz Bień.
[http://gps.art.pl/frog/?projects/2001/12/02/gps-trans-3.html]
[http://cathedral.monroestreet.com/index.php]
GPS InterTrans 4, 30 juin 2003, Krzystofory Gallery, Cracovie
GPS InterTrans 4 est une performance qui relie les villes de Chicago et de Cracovie et dont l’intention est de mettre en lien la communauté polonaise de Chicago et les éléments historiques de Cracovie. La performance combine les enregistrements vidéos de Cracovie effectués par une voiture équipée d’un groupe de quatre caméras vidéo numériques synchronisées fixées de façon à filmer vers l’avant, l’arrière, et les côtés du véhicule, et des sons enregistrés à Chicago. Les mouvements d’une voiture circulant dans Cracovie permettait de contrôler la diffusion des images et des sons diffusés sur quatre écrans disposés en forme de carré, de façon à imiter l’habitacle de la voiture.
Participants :
Janek Chołoniewski (Cracow) Marek Chołoniewski (Cracow) Ryan Ingebritsen (Chicago) Maciej Walczak (Stuttgart) Marcin Wierzbicki (Warsaw), Tomek Chołoniewski (percussion) Krzysztof Iwanicki (guitar), Rafał Mazur (bass), Tomasz Nazarewicz (flute), Miho Iwata (dance)
[http://gps.art.pl/frog/?projects/2003/06/30/gps-trans-4.html]
GPS-Trans 5, 16 janvier 2005, Luxembourg et Bunkier Sztuki City Gallery, Cracovie
Diffusion et traitement temps-réel de matériaux sonores et visuels enregistrés dans la ville de Luxembourg, sur le web et à Cracovie accompagnée d’une performance concert.
Participants :
Marcin Wierzbicki (GPS-system, programming, city scan, video/audio material GPS), Sacha Pecaric (turntables, electronics), Palsecam (electronics), Marek Choloniewski (electronics, coordination, sound projection), Jan Choloniewski (programming, webcast IA), Keir Neuringer (alt saxophone, alternative instruments), Gilad Roth (saxophones, flute), Tomasz Choloniewski (percussion), Rafal Mazur (bass), Tomasz Nazarewicz (flute).
[http://gps.art.pl/frog/?projects/2005/01/16/gps-trans-5.html]

GPS-Trans 6, 9 déc. 2005, Ujazdowski Castle, Varsovie.
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GPS Trans 6 est la première performance de la série réalisée en dehors de Cracovie. Une carte interactive de Varsovie était projetée sur quatre écrans et un système sonore multicanal. GPS Trans 6 joue sur l’imbrication constante entre des matériaux enregistrés et des matériaux temps réel. Les matériaux sonores et visuels enregistrés de GPS Trans 4 sont combinés avec des éléments captés en temps réel dans Varsovie et traités simultanément.
Participants :
Marek Chołoniewski (concept, coordination,electronics, editing, sound and video control), Marcin Wierzbicki (GPS, Max/MSP programming), Jan Chołoniewski (net control and webcast) and Maciej Walczak (graphics, sound and video processing).
[http://gps.art.pl/frog/?projects/2005/12/09/gps-trans-6.html]
GPS-Trans7, 7 avril 2007, Deadtech, Chicago.
Un véhicule équipé d’un système GPS/GSM contrôlait par ses déplacements une carte audiovisuelle interactive de Chicago pré-enregistrée. La performance audio visuelle était constituée d’une carte visuelle et sonore interactive de Chicago.
Participants :
Marek Chołoniewski (concept, coordination, interaction), Ryan Ingebritsen (audio & videomaterial, coordination) Marcin Wierzbicki (design & programming), We Must and We Can : Wiliam Jason Raynovivh, Jason Wampler, Michael Patti, Shannon Budd, Rob Ray and Gabriel Patti (city score performance).
[http://gps.art.pl/frog/?projects/2007/04/07/gps-trans-7.html]

GPS-Trans 8, 7 mai 2007, Bunkier Sztuki gallery, Cracovie
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GPS-Trans 8 réunit les quatre villas ayant déjà participé aux GPS Trans, Chicago, Cracovie, Luxembourg et Varsovie. Quatre flux audiovisuels provenant des quatre villes sont projetés sue quatre écrans et contrôlés en temps réel par trios voitures équipées de systèmes GPS parcourant simultanément les villes de Chicago, Cracovie, et Luxembourg. Le matériau vidéo constitue une partition pour la performance des Improvising Artists.
Participants : Marek Chołoniewski (concept, Krakow coordination), Marek Wierzbicki (Max/MSP/Jitter programming, Luxembourg coordination), Ryan Ingebritsen (Chicago coordination), Shannon Budd (Chicago GPS car), Marek Ostafil (technical coordination, Krakow GPS car), Mariusz Krzysztofik (technical assistance), Improvising Artists: Miho Iwata (dance), Rafal Drewniany (electronics), Michal Dymny (guitar), Rafal Mazur (bass guitar).
[http://gps.art.pl/frog/?projects/2007/05/07/gps-trans-8.html]

GPS Trans 11 : « Pécs D(é)RIVE », 10 déc. 2010, Pécs.
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Projet collaboratif entre Marek Choloniewski et European Bridges Ensemble.
Une voiture équipée des quatre caméra vidéo filmant dans toutes les directions et d’un système GPS enregistre plusieurs trajets dans la ville de Pécs. Plusieurs des lieux traversés sont à nouveau parcourus à pied par les membres du EBE, permettant d’effectuer des enregistrements plus détaillés. Pendant la performance, une voiture effectue à nouveau les trajets et transmet ses coordonnées GPS qui permettent de contrôler la diffusion des matériaux sonores et visuels précédemment enregistrés sur quatre écrans et quatre haut-parleurs disposés en forme de carré. Quand la voiture approche des zones qui ont été parcourues à pied, les images et les sons captés lors des marches se superposent au flux précédent, privilégiant la vision de l’ambiance d’un espace à celle du mouvement à travers l’espace.
Participants :
Marek Choloniewski (concept, composition, coordination), Georg Hajdu (Conductor, Quintet programming), Marcin Wierzbicki (GPS programming), Kai Niggemann (Composition, Laptop Performer), Adam Siska (Composition, Laptop Performer), Johannes Kretz (Composition, LaptopPerformer, Quintetnet programmin, Andrea Szigetvari (Composition, Laptop Performer), Ivana Ognjanovic (Composition, Laptop Performer), Stewart Collinson (Visual artist).
[http://gps.art.pl/frog/?projects/2010/12/10/gps-trans-11.html]

Expositions

GPS Trans 4, International Workshops For New Music, Muzyka Centrum Art Society, 30 juin 2003, Cracovie.
GPS-Trans 5, Luxembourg et Bunkier Sztuki City Gallery, 16 janvier 2005, Cracovie.
GPS-Trans 6, 13è Audio Art Festival – Sound Spaces 3, Ujazdowski Castle, 9 déc. 2005, Varsovie.
GPS-Trans7, Deadtech, 7 avril 2007, Chicago.
GPS-Trans 8, Bunkier Sztuki gallery, 7 mai 2007, Cracovie.
GPS Trans 9, Solvay Center For contemporary Art, 26 mars 2009, Cracovie.
GPS Trans 10, Multiplace Festival, 17 avril 2009, Cracovie.
GPS Trans 11 : « Pécs D(é)RIVE », University of Pécs, Faculty of Visual Arts & Music, 10 déc. 2010, Pécs.
GPS Trans 12, Festival Musica Electronica Nova, 19 mai 2011, Wroclaw.

Textes et documents de référence

CHOLONIEWSKI Marek, « GPS Art » in ROSE Jodi, CIGLAR Miha, GAPSEVICIUS Mindaugas, Cultural Interfaces, TRACES, sd.
[http://www.t-r-a-c-e-s.net/editions/cultural-interfaces/106-marek-choloniewski-gps-art-]
CHOLONIEWSKI Marek, WIERZBICKI Marcin, GPS for Global Performance System, new aspects of time and space in art, Proceedings of the 2002 Conference on New Instrument for Musical Expression (NIME 02), Dublin, 24-26 mai 2002.
[http://www.neuemusikbrandenburg.de/krakow/GPSforNIMEg.pdf]

Bluescreen (Olivier Schneider)

Olivier Schneider, alias BlueScreen, est un net artiste. Il participe activement à la réflexion sur la propriété intellectuelle et le développement des licences Art libre, a fait partie du regroupement “Transitoire Observable” et anime régulièrement des ateliers dans le milieu scolaire. Il est impliqué dans plusieurs projets interculturels en création collaborative, dont notamment le projet Jiaocha mené en collaboration avec des artistes de douze pays différents.
[http://www.b-l-u-e-s-c-r-e-e-n.net/]

My Space(s), 2007

Olivier Schneider, MySpace(S) 003, Copie d’écran, Source : http://b-l-u-e-s-c-r-e-e-n.net/MySpace/

Olivier Schneider, MySpace(S) 003, Copie d’écran,
Source : http://b-l-u-e-s-c-r-e-e-n.net/MySpace/

MySpace(s) est un projet qui utilise le GPS comme outil de traçage cartographique. Il met en évidence l’inversion d’usage fondamentale du GPS que le traçage de déplacements quotidiens en enlevant au positionnement son fond cartographique, son plan pour en faire un outil d’inscription cartographique.
Cette pratique permet d’obtenir une représentation d’une ville telle qu’on la vit, dans ses parcours quotidiens ou extraordinaires, une ville personnelle et singulière qui s’oppose en ce sens à celle du plan traditionnel.
Pour MySpace, Bluescreen ne nomme pas les villes qu’il révèle peu à peu par l’enregistrement de ses déplacements, qu’il s’agisse des siennes suffit à les désigner et à désigner toutes les autres villes qui se dessinent en chacun de nous.

Audio Nomad

Audio Nomad est un programme de recherche et développement triennal qui explore les potentiels créatifs et technologiques du son immersif et géolocalisé. Leur approche est transdisciplinaire et cherche à concilier les aspects créatifs et conceptuels d’un projet par le développement de plates-formes technologiques. Audio Nomad aborde la composition sonore dans sa relation à l’espace géographique, environnemental et architectural dans une perspective de réception participative et non-linéaire. Les objectifs de la recherche sont de développer des stratégies de composition qui puisse délivrer des contenus non linéaires mais cohérents, par une vision du monde et de la création sonore qui dépasse la production d’objets pour mettre en évidence, sur un axe spatio-temporel, leur caractère relationnel et inextricablement connecté. Le projet rassemble Nigel Helyer (Sonic Object), Sonic Architecture et l’Université du New South Wales, Daniel Woo (Human Computer Interaction Lab) et Chris Rizos (Satellite Navigation and Positionning Lab). Audio Nomad est soutenu par le Australian Research Council et le Australian Council for the Arts.
Nigel Helyer est sculpteur et artiste sonore. Très impliqué dans le domaine de la recherche et des projets collaboratifs, il est associé honoraire du Architectural Acoustics à l’Université de Sydney, partenaire de recherche industrielle, University of New South Wales dans le domaine de la Réalité Virtuelle Sonore et collabore au SymbioticA lab, University of Western Australia.
[http://www.sonicobjects.com/]
Spécialiste dans le domaine de la reconnaissance et de la synthèse vocale, et de l’application téléphonique, Daniel Woo s’intéresse au développement d’interfaces utilisateur. Il est responsable de l’enseignement et de la recherché au Human Computer Interaction, School of Computer Science and Engineering, University of South Wales.
[http://www.cse.unsw.edu.au/db/staff/staff_details.php?ID=danielw]
Chris Rizos travaille dans le domaine de la recherche sur les techniques de positionnement par satellite depuis 1983. Il a érigé le SNAP (Satellite Navigation and Positionning group), une des équipes les plus prolifiques en matière de recherche dans le domaine des technologies et des applications satellites de positionnement de haute précision.
[http://www.gmat.unsw.edu.au/snap/snap.htm]
Nick Mariette travaille dans le domaine de l’expérimentation sonore. Il combine souvent dans ses pièces des enregistrements de voix et d’ambiances qu’il manipule selon des processus complexes.
[http://www.soundsorange.net/]

Syren, 2004

Audio Nomad, Syren, Interface cartographique du logiciel de contrôle. Source :[http://www.sonicobjects.com/index.php/projects/more/audionomad_syren/]

Audio Nomad, Syren, Interface cartographique du logiciel de contrôle.
Source :[http://www.sonicobjects.com/index.php/projects/more/audionomad_syren/]

SYREN est un dispositif de réalité sonore augmentée installé pendant trois jours à bord de « l’Opéra », un navire de croisière en Mer Baltique pendant un voyage entre Helsinki, Mariehamn, Stockholm et Tallinn. La production sonore du dispositif, diffusée par douze hauts-parleurs installés sur le pont supérieur du navire, est directement liée à la position du navire et aux caractéristiques géographique de son environnement immédiat (les îles ou l’architecture portuaire par exemple). L’installation produit alors un véritable “paysage sonore” qui retransmet sur le navire le paysage qu’il traverse selon deux modalités : la sonorisation reproduit la position relative des éléments captés sur le navire, une carte dessine en temps réel la route du navire sur une représentation qui superpose la réalité physique du paysage et les zones circulaires à l’intérieur desquelles le son d’un lieu peut être perçu sur le navire.
Les passagers vivent expérimentent en temps réel un environnement immersif, un paysage sonore qui se construit et se perçoit à la fois comme une émanation directe des caractéristiques du paysage qu’ils traversent.
SYREN a également été développé dans une autre version, Syren for Port Jackson, installée à bord du Ferry « Regal ». Les contenus audio étaient relatifs à l’environnement contemporain ou historique, bâti, naturel ou culturel du port de Sydney.

Textes et documents de référence
HELYER Nigel, MARIETTE Nick, RIZOS Chris, WOO Daniel, Syren – A Ship Based Location-Aware Audio Experience, International Symposium on GNSS/GPS, 6-8 déc. 2004, Sydney.
[http://citeseerx.ist.psu.edu/viewdoc/summary?doi=10.1.1.69.9977]
HELYER Nigel, MARIETTE Nick, RIZOS Chris, SALTER James, WOO Daniel, Audio Nomad,
[http://independent.academia.edu/NicholasMariette/Papers/142283/Audio_Nomad]

Virtual Wall, 2004

Audio Nomad, Virtual Wall. Source : [http://www.cse.unsw.edu.au/~nomad/projects/vwall-record.phtml?photo=7]

Audio Nomad, Virtual Wall.
Source : [http://www.cse.unsw.edu.au/~nomad/projects/vwall-record.phtml?photo=7]

Virtual Wall est une pièce de réalité sonore augmentée conçue pour le centre de Berlin. Le projet cherche à retracer le cours physique du (maintenant absent) mur de Berlin et à habiter les quelques espaces vacants et les zones reconstruites du centre-ville par un paysage sonore géolocalisé formé de fragments sonores historiques, de fictions, de musiques et d’effets d’ambiance.
Au delà du stéréotype historique d’une culture politiquement divisée et de la séparation symbolique du capitole, la division de Berlin a essentiellement divisé les personnes et les familles, générant une rupture sociale massive. Virtual Wall agit dans l’espace entre ces aspects publics et ces aspects privés du Berlin divisé.

Kate Armstrong

Kate Armstrong est artiste des nouveaux médias, écrivain et commissaire indépendante. Sa pratique interdisciplinaire croise les médias en réseau, les formes écrites et les expériences urbaines et interroge les formes expérimentales de narration ouverte qui rassemblent les fonctions poétiques et informatiques dans l’espace physique ou l’espace des réseaux.
Son travail se présente sous la forme de courts-métrages, écrits théoriques, net.art, performances en réseau, psychogéographie et installations.

Ping, 2003.

Kate Armstrong, Ping (Logo), 2003 Source :[http://katearmstrong.com/archive/ping/index.html]

Kate Armstrong, Ping (Logo), 2003
Source :[http://katearmstrong.com/archive/ping/index.html]

 
Situé au croisement entre la dérive situationniste et des usages des outils de télécommunication sans fil, Ping formalise le renouvellement du désir et de l’expérience urbaine en proposant à l’utilisateur de téléphone portable la perspective de nouveaux itinéraires. L’usager connecté au réseau Ping découvre d’autres manières de se diriger dans la ville en utilisant un système de menu auquel il accède par son téléphone portable. L’acte devenu banal de se déplacer en téléphonant fait l’objet d’un détournement qui stimule la communication entre le système et l’usager, et entre l’usager et l’environnement urbain dans lequel il évolue.
Ping est inspiré du protocole internet du même nom, qui envoie un signal à travers les lignes du réseau dans le but de vérifier la présence d’une machine sur le réseau. Une machine “ping” une autre machine : si la seconde machine retourne le signal, elle communique qu’elle existe et qu’elle est prête à recevoir d’autres informations. Kate Armstrong à interprété ce protocole de façon existentielle en utilisant le langage et un menu système de téléphone pour tester la présence ou l’absence d’existences (et leur humeur) sur le réseau Ping.
Lorsque le participant appelle le système, il entend d’abord une série d’instructions délivrant les informations de base du projet puis une voix féminine laconique qui peut dire : “stop. Regardez autour de vous dans le panorama urbain dans le but de noter brièvement s’il existe des zones d’ambiance. Quelle est votre relation avec votre environnement actuel ? Existez-vous? Appuyer sur 1 “to ping me”. “Bien”, continue la voix. “Localisez l’intersection la plus proche. Rapidement, sans analyse, décidez d’une direction dans laquelle vous aimeriez vous balader et commencez à le faire. Pendant que vous marchez, résistez héroïquement à l’incorporation du milieu dans lequel vous vous trouvez. Appuyez sur 1 si vous êtes prêts à recevoir d’autres informations. Appuyez sur 2 si vous êtes près d’un bureau de tabac. Appuyez sur 3 si vous voulez altérer l’algorithme courant.” Le participant peut décider de poursuivre son coup de fil pour une durée indéterminée ou choisir de raccrocher à n’importe quel moment.
Ping sort de l’enquête psychogéographique, qui s’intéresse à l’étude des effets de l’environnement sur la perception, les comportements, et l’humeur des individus pour tenter d’explorer l’interface entre des champs disparates comme la pensée situationniste qui s’intéresse à l’humeur subjective, la psychogéographie générative qui introduit des algorithmes comme un moyen de se déplacer dans l’espace urbain, l’existentialisme, et l’interpolation de la métaphore numérique sur les espaces physiques analogiques.

Textes et documents de référence
Kate Armstrong, A Psychogeographical Account of PING and the PsyGeoConflux, 2003
[http://wwwyear01.com/archive/forum/issue12/kate.html]

Christian Nold

« La technologie n’est pas cet instrument neutre et rationnel que l’on dit ; elle apparaît au contraire comme un mélange instable et grisant de contrôle autoritaire et de malice anarchique. Mon approche consiste à me glisser dans l’interstice entre ces deux pôles et d’utiliser ce geste comme un médium pour combiner la liberté du monde de l’art et la capacité d’action du design et de la technologie. Mon but est de construire de nouveaux outils dont émanent de nouveaux possibles et détournements. La première partie de mon travail consiste en une recherche approfondie d’outils technologiques dans le but de dénouer leurs imbrications sociales et politiques. La seconde partie engage la construction d’outils qui construisent le social du bas vers le haut.
Je travaille avec des individus, des groupes, des entreprises et des institutions qui essaient de développer des formes hybrides nouvelles de technologies économiquement et socialement viables. »
[http://www.softhook.com/]

Bio Mapping, 2004-

[http://www.biomapping.net/]
[http://www.softhook.com/]
[http://www.emotionmap.net/]

Le projet Bio Mapping questionne la capacité des technologies d’enregistrer, de visualiser et de partager avec d’autres les états corporels intimes de leurs utilisateurs, et comment ces états émotionnels peuvent être reliés au territoires pratiqués.
Pour explorer ce sujet, Christian Nold a conçu un petit appareil capable d’enregistrer des données de géolocalisation (grâce à un récepteur GPS embarqué) ainsi que des données biométriques (grâce un capteur GSR[1] embarqué).
Le capteur GSR embarqué dans le dispositif de Nold mesure les variations de niveaux d’humidité sur les doigts de leurs porteurs qu’ils interprète comme des variations d’intensité émotionnelle. Ce processus de mesure repose sur un postulat qui ne cherche pas de confirmation scientifique, c’est un procédé qui permet de mesurer et de générer des données individuelles de façon homogène, qui seront ensuite mises en commun pour constituer un support à l’interprétation et à la discussion collective.
Il met en oeuvre ce petit appareil dans des workshops organisés dans différentes villes situées dans différentes parties du monde. Les participants, équipés de leur appareil de mesure, effectuent un parcours pédestre urbain dans un quartier prédéterminé, mais en choisissant eux même leur itinéraire. Une fois de retour sur le lieu d’exposition, les données de géolocalisation et les biométriques enregistrées pendant leur parcours sont récupérées et visualisées dans un logiciel cartographique (le plus souvent google earth). Le résultat s’affiche sous forme de tracés colorés dont les pics et les creux indiquent le niveau d’intensité émotionnelle ressenti dans un lieu donné.
Après les workshops, les cartes obtenues sont mises en commun et donnent lieu à des échanges informels entre les participants, qui commentent leurs parcours et en annotent certains points remarquables dans leur expérience. Chacune de ces expériences singulières et leurs annotations sont alors réunies dans une carte collective qui rend compte de la diversité et de la singularité des expériences et des mémoires urbaines : les “Emotion Maps”.
Ces “Cartes Emotionnelles” cherchent à transmettre la teneur des relations entre les émotions et l’espace physique. Elles possèdent trois niveaux de lecture : montrer l’espace sensoriel d’espaces parcourus par des corps et les réponses personnelles aux stimuli visuels, auditifs, olfactif et gustatifs ; visualiser les effets de l’environnement bâti sur l’expérience corporelle de l’espace urbain ; faire émerger un espace social de dialogue et de rencontre.
À chaque workshop correspond une carte émotionnelle au traitement graphique spécifique. Les cartes émotionnelles peuvent être envisagées différemment selon la diversité des points de vue engagés dans chacune des expériences : celui de l’artiste, qui crée un événement et une expérience à partir desquels il produit une oeuvre plastique, celui du participant qui découvre une autre lecture possible de son environnement urbain et peut-être une implication et enfin celui de l’aménageur urbain qui peut en extraire des piste d’analyse et de réflexion.

1. Galvanic Skin Response Réponse Galvanique de la Peau, ou réponse électro-dermale est le procédé notamment utilisé dans les détecteurs de mensonge.

San Francisco Emotion Map, 2007
Pendant 5 semaines, 98 participants ont pris part au projet dans le cadre d’une série de workshops hebdomadaires. La carte se présente sous la forme d’une série de points qui représentent les trajets des participants dont la couleur reflète une moyenne des données émotionnelles collectives sur une gamme de couleur allant du noir (bas degré d’intensité) au rouge (haut degré d’intensité). Les annotations personnelles des participants apparaissent en blanc, signalées par un cercle localisé de la même couleur.
Commissionné et hébergé par Southern Exposure (association d’artistes à but non-lucratif située dans Mission District).

Expositions :
Southern Exposure, 30 mars – 28 avril 2007, San Francisco.
[http://soex.org/ChristianNold.html]

Stockport Emotion Map, 2007
Pendant plus de deux mois de l’été 2007, environ 200 personnes ont pris part à six événements publics. La carte restitue les résultats de deux types d’actions : Drawing Provocations et Emotions Mapping. La carte se présente sous la forme d’une représentation au trait de la ville, dessinée de façon naïve et très distanciée de la rigueur cartographique traditionnelle (seulement présente par l’échelle globale et la localisation de la rivière) où les éléments architecturaux et paysagers côtoient la représentation de personnes ou de micro-événements survenus pendant les parcours. Des cylindres plus ou moins hauts en fonction de l’intensité émotionnelle ressentie et colorés selon la même échelle colorimétrique que celle de San Francisco sont répartis sur la carte.

Greenwich Emotion Map, 2005, 2006
Carte créée par plus de 50 habitants de la péninsule de Greenwich entre octobre 2005 et mars 2006 dans le cadre d’un projet organisé par Independant Photography.
Sur la carte, les lignes noires tracent les trajets participants. La zone plus dense près du centre de la carte montre le point de départ à partir duquel les participants se dispersaient. La surface colorée de la carte représente l’assemblage des données émotionnelles de tous les participants. Les contours connectent les points de réponse individuelles pour former un peau collective qui recouvre l’intégralité de la carte de dégradés d’intensité émotionnelle.

Expositions :
Of The Map, Futuresonic 2006, 20-29 juillet, Museum of Science and Industry, Manchester.
[http://10.futuresonic.com/urban_play/off_the_map/]

East Paris Emotion Map
Exploration d’un quartier du 11è arrondissement  par 18 participants sur un workshop de deux jours organisé avec la Galerie Ars Longa en avril 2008.
Sur la carte, les trajets sont représentés par des lignes bleues sur lesquels les niveaux d’intensités émotionnels apparaissent sous la forme d’amas de points rouges. Des points blancs indiquent les lieux qui font l’objet d’annotations.

Expositions :
Galerie Ars Longa, 17 mai-18 juin 2008, Paris.
[http://www.arslonga.fr/archives/598]

Sources et références :
NOLD, Christian, Emotional Cartography, Technologies of the Self, 2009.
[http://www.emotionalcartography.net/]

34 North 118 West

34 North 118 West est un collectif d’artistes composé de Jeff Knowlton (théoricien, artiste et enseignant), Naomi Spellman (artiste des médias, vidéaste, graphiste et enseignante) Brandon Stox et Jeremy Hight (écrivain et poète). Le travail consiste à expérimenter des lieux qu’ils investissent à l’aide de formes narratives reposant sur le déploiement d’outils numériques. Cette mise en relation du récit et de la technologie constitue à la fois l’outil performatif de l’œuvre et le processus de création de forme. Le récit du passé produit des gestes dans le présent, corps et lieu agissent réciproquement l’un sur l’autre et produisent, dans cette relation, un mode de présence aux lieux et à leur topologie plus sensible.

Mining The Urbain Landscape, 2002.


Source : [http://34n118w.net/34N/]

 
Mining the Urban Landscape est une narration générative qui prend la forme d’une promenade sonore urbaine dans des espaces délaissés de Los Angeles. Le parcours des participants, munis de tablettes numériques équipées de GPS et d’écouteurs y déclenche les fantômes sonores d’une autre ère. Les rues, les immeubles et les fragments cachés racontent leur histoire, celle de Freight Depot dans le centre ville de Los Angeles. Témoins de l’histoire et du mythe des chemins de fer jusqu’à aujourd’hui, les sons et les voix qui dérivent autour du marcheur relatent comment, au début du siècle, les chemins de fers furent les premières infrastructures de transports transnationales. Mining the Urban Landscape se joue sur une tablette équipé d’une carte GPS et d’écouteurs. Le GPS capte la position du marcheur pour déterminer le déroulement du récit qui dévoile le passé industriel de Los Angeles. Le dispositif fait se rencontrer espace narratif et espace physique. Cette convergence entre lieu et récit rend perceptible la stratification de la construction urbaine, la présence implicite de l’historicité des lieux, les profondeurs temporelles, individuelles, émotionnelles, repliées derrière les murs. « 34 North 118 West va au delà des précédentes expérimentations artistiques qui mettent en œuvre les technologies numériques de géolocalisation en combinant l’usage innovant du GPS à la richesse du contenu culturel. Le projet permet au public de découvrir des fragments de l’histoire cachée de Los Angeles pendant qu’il navigue dans les profondeurs stratifiées de l’espace le plus poétique du centre-ville »

Lev Manovitch

Textes et documents de référence
HIGHT Jeremy, « Narrative Archaeology: Reading the Landscape », in The Work of Stories, MIT 4, 6-8 mai 2005,
[http://web.mit.edu/comm-forum/mit4/papers/hight.pdf]
HIGHT Jeremy, Malleable World,
[http://www.neme.org/1246/malleable-world]
SPELLMAN Naomi, The Performative and the Political in the Context of Locative Media, American Association for Geographers Conference, Chicago, 12 mars 2006,
[http://34n118w.net/homecontents/AAG_Mashup.rtf]

The Interpretive Engine for Various Places in the World,2006.

34 North 118 West, The Interpretive Engine for Various Places in the World, The control room at the Rue du Telegraphe in Paris. 
Source : [http://engine.34n118w.net/WEBS/LINKS.html]

34 North 118 West, The Interpretive Engine for Various Places in the World, The control room at the Rue du Telegraphe in Paris.
Source : [http://engine.34n118w.net/WEBS/LINKS.html]

 
The Interpretive Engine for Various Places in the World est une narration générative dont le récit est spécifique au lieu de sa mise en œuvre. Des ressources cartographiques et astronomiques associées à des données environnementales aménagent un passage entre l’histoire et le lieu physique. Le récit, raconté par six narrateurs, est inspiré de l’histoire des télécommunications et de l’industrie du transport ainsi que des des mouvements philosophiques, théologiques et sociaux qui l’ont accompagnés. L’histoire se divise en trois chapitres, répartis dans trois lieux. Le premier chapitre, Santa Fe Depot, est disponible partout et à tout moment via une connexion internet. Les deux autres chapitres sont accessibles seulement par des connexions WiFi situées dans les lieux leur correspondant (the Fulton Mall and the Revue Café on East Olive St in Fresno).