Teri Rueb
Teri Rueb est artiste et chercheur. Ses pièces questionnent les relations entre le son, l’espace et les mouvements humains dans des installations contextuelles et localisées et des espaces réactifs à grande échelle. Ses recherches traitent de la construction des paysages et de la subjectivité dans la culture des réseaux mobiles.
[http://www.terirueb.net/]
Itinerant, 1996-1999
Itinerant invite ses visiteurs à faire une promenade dans Boston Common et les quartiers alentours pour expérimenter un travail sonore interactif qui rejoue le Frankenstein de Mary Shelley. Un second texte original est tissé dans l’espace, qui engage les promeneurs dans la recherche d’un personnage insaisissable qui est un double du docteur et de la créature à la fois. Les sons déclenchés par les participants alors qu’ils se déplacent dans la ville renvoient une perception d’une société de la mobilité, saturée de technologie et ses questionnements inhérents à propos de l’identité, du lieu et du déplacement.
La superposition sonore est aussi présentée comme une carte interactive sur le web.
Itinerant est commissionné par New Radio and Performing Arts, Inc. et financé par la fondation Jerome et la fondation LEF.
Textes et documents de référence
RUEB Teri, « Syncopated space – wireless media shaping human movement and social interaction », in The information society on the move, Receiver n°10, 2004
[http://www.terirueb.net/flash/syncspace.pdf]
RUEB Teri, « Sonic Spaee-Time: Sound Installation and Secondary Orality », in Consciousness Reframed, Center for Advanced Inquiry in Interactive Arts, 2002
[http://www.terirueb.net/publication/caiia.pdf]
HAWK, Byron, OVIETO Ollie, REIDER David, Small Tech: The Culture of Digital Tools, University of Minnesota Press, 2008.
HARRIGAN Pat, WARDRIP-FRUIN Noah, Second Person: Role-playing and Story in Games and Playable Media, MIT Press, 2007
WILSON, Stephen, Information Arts; Intersections of Art Science and Technology, MIT Press, 2003.
Trace, 1999
Trace est le premier projet de Teri Rueb impliquant les technologies de géolocalisation.
Il s’agit d’une installation sonore interactive située au cœur d’un réseau de sentiers dans les Rocheuses canadiennes. Les visiteurs y randonnent munis d’un sac à dos contenant une unité GPS et un ordinateur, déclenchant des enregistrements sonores en fonction au fur et à mesure de leur progression. Les sons composent un paysage mémoriel, sorte de monuments invisibles érigés pour commémorer la perte et la disparition elles-mêmes.
Ce projet explore les notions de perte et de transformation au moment historique où la signification culturelle des concepts de mémoire, de présence et d’absence sont considérablement modifiées par le développement des technologies de l’information et de la communication. Il s’ancre conceptuellement dans la comparaison entre le rôle et la fonction culturelle des formes d’art commémoratifs et les technologies numériques : le monument occidental traditionnel et l’ordinateur personnel.
L’ordinateur en tant qu’outil culturellement signifiant se pose donc ici en tant que médium qui propose des pistes pour la compréhension des enjeux contemporains du temps, de la mémoire et de la mort.
Alors que les formes d’art commémoratives sont souvent associées à une esthétique conservatrice, Trace cherche à définir une alternative esthétique qui résiste à la centralité oculaire et phallique des formes commémoratives occidentales et des technologies numériques. En concevant Trace, Teri Rueb a essayé d’associer l’usage d’outils récents au désir d’enregistrer et de préserver en créant un monument contemporain spatialisé qui dessine un concept différent de temporalité, de mémoire et de monument public.
Projet co-produit par le Banff Center for the Arts.
Textes et documents de référence
RUEB Teri, « Syncopated space – wireless media shaping human movement and social interaction », in The information society on the move, Receiver n°10, 2004
[http://www.terirueb.net/flash/syncspace.pdf]
RUEB Teri, « Sonic Spaee-Time: Sound Installation and Secondary Orality », in Consciousness Reframed, Center for Advanced Inquiry in Interactive Arts, 2002
[http://www.terirueb.net/publication/caiia.pdf]
HAWK, Byron, OVIETO Ollie, REIDER David, Small Tech: The Culture of Digital Tools, University of Minnesota Press, 2008.
HARRIGAN Pat, WARDRIP-FRUIN Noah, Second Person: Role-playing and Story in Games and Playable Media, MIT Press, 2007
WILSON, Stephen, Information Arts; Intersections of Art Science and Technology, MIT Press, 2003.
Drift, 1999.
Drift prend comme point de départ le constat un peu désabusé que l’omniprésence et les capacités des technologies de géolocalisation oblitèrent l’expérience de la perte. Cependant, connaître la seule localisation de quelqu’un sous forme de l’expression de ses coordonnées de longitude et de latitude n’entretient aucune forme d’équivalence avec le sens de l’orientation ou la perception d’un lieu. Les sens continuent de poser les questions « où suis-je » et « où vais-je ? » à une époque où les technologies de localisation et de positionnement spatiaux y répondent de façon aussi précise qu’inconsistante.
Ce projet cherche à créer un espace de données qui permettent la déambulation, l’errance, la dérive, la perte. Il se présente sous la forme d’une installation sonore interactive installée sur un estran de la Mer des Wadden (Watten Sea) qui plonge ses visiteurs au sein d’un enchevêtrement sonore dont la distribution et la position réglée sur le rythme des marées, se modifie en permanence. Les sons sont constitués de fragments de textes littéraires et poétiques qui renvoient au thème de la perte, de l’errance et de la dérive et s’entendent dans des langues différentes ainsi qu’ils peuvent apparaître dans des contextes culturels différents, soulignant ainsi aussi l’errance du sens inhérent à la traduction.
Textes et documents de référence
RUEB Teri, « Syncopated space – wireless media shaping human movement and social interaction », in The information society on the move, Receiver n°10, 2004
[http://www.terirueb.net/flash/syncspace.pdf]
RUEB Teri, « Sonic Spaee-Time: Sound Installation and Secondary Orality », in Consciousness Reframed, Center for Advanced Inquiry in Interactive Arts, 2002
[http://www.terirueb.net/publication/caiia.pdf]
HAWK, Byron, OVIETO Ollie, REIDER David, Small Tech: The Culture of Digital Tools, University of Minnesota Press, 2008.
HARRIGAN Pat, WARDRIP-FRUIN Noah, Second Person: Role-playing and Story in Games and Playable Media, MIT Press, 2007
WILSON, Stephen, Information Arts; Intersections of Art Science and Technology, MIT Press, 2003.
Choregraphy Of Everyday Movement, 2001.
Pour The Choreography of Everyday Movement, Teri Rueb a travaillé avec des danseurs pour mener une réflexion sur la façon dont les systèmes de contrôle politiques et technologiques forme l’environnement construit et influencent nos mouvements quotidiens.
Les danseurs étaient équipés d’unités GPS utilisées pour enregistrer leurs trajets quotidiens, révélant sous forme de traces leurs mouvements et les jeux de forces dans l’espace construit de la ville : les itinéraires préférés, la concentration de mouvement dans un quartier particulier ou la répétition et la variation du mouvement d’un voyageur dans le temps.
La trace des mouvements de chaque danseur est transposée sous forme d’un dessin dynamique généré en temps réel retransmis sur le web.
L’ensemble de ces dessins sont ensuite archivés et imprimés sur acétate avant d’être enfermé entre deux plateaux de verres pour être exposés sous forme d’un volume composé de la superposition des plateaux.
L’empilement des verres grandit dans le temps avec l’addition des dessins, créant ainsi un axe en expansion à travers lequel le spectateur peut observer les changements de mouvement de chaque voyageur dans le temps. Les coordonnées GPS qui apparaissent de façon automatique dans les images sur le net sont effacées dans les impressions matérielles pour ne laisser ne laisser apparaitre que les traces.
Pour Teri Rueb, cette pièce illustre le concept de réflexivité dans le sens où il devient clair que la simple présence du système de repérage et des spectateurs sur le réseau influence profondément les mouvements des danseurs. D’autre part, l’économie même de la performance est manipulée par la reconfiguration de la relation entre performer et spectateur. Le performeur est observé simultanément par deux par deux groupes spectatoriels : au moment et sur les lieux de la performance et dans l’image enregistrée de cette performance. Le spectateur d’un groupe ne voit jamais le corps du performeur tel que le perçoit l’autre groupe. L’instauration de cette distance perceptive crée une économie du regard instable et médiaté qui contraste avec la performance live traditionnelle.
Projet réalisé en collaboration avec In H. Choi (développement applet Java et intégration mobile)
Expositions
Siggraph Art Gallery, 2002
[http://www.siggraph.org/artdesign/gallery/S02/workingartists/rueb/wa_artiststatement.html]
Textes et documents de référence
RUEB Teri, « Syncopated space – wireless media shaping human movement and social interaction », in The information society on the move, Receiver n°10, 2004
[http://www.terirueb.net/flash/syncspace.pdf]
RUEB Teri, « Sonic Spaee-Time: Sound Installation and Secondary Orality »,
in Consciousness Reframed, Center for Advanced Inquiry in Interactive Arts, 2002
[http://www.terirueb.net/publication/caiia.pdf]
HAWK, Byron, OVIETO Ollie, REIDER David, Small Tech: The Culture of Digital Tools, University of Minnesota Press, 2008.
HARRIGAN Pat, WARDRIP-FRUIN Noah, Second Person: Role-playing and Story in Games and Playable Media, MIT Press, 2007
WILSON, Stephen, Information Arts; Intersections of Art Science and Technology, MIT Press, 2003.
Invisible Cities | Sounding Baltimore, 2001-2002.
Chaque ville est une topographie superposée d’histoires physiques, sociales, politiques et culturelles qui en définissent le paysage urbain et l’identité culturelle de ses habitants. Invisible cities | Sounding baltimore invite les habitants de Baltimore à décrire leur ville – une ville qui se définit de plus en plus par les coups de brosses superficiels des « cop shows » télévisés, l’industrie du tourisme et les récits du délabrement urbain par les habitants de banlieue – par l’articulation de leur mouvements quotidiens dans la ville.
Les mouvements des habitants et des visiteurs dans l’espace urbain définissent les contours d’une série de récits spatialisés dont la présence est à la fois sonore et visuelle. Une série d’enregistrements audio présentés sous forme de strates sonores invisibles sont disposés dans le paysage urbain. Ces enregistrements sont issus de la contribution d’habitants de la ville qui ont permis à Teri Rueb de se joindre à eux pendant leurs trajets quotidiens en voiture ou à pied. Dans la pièce finale, des fragments de ces récits sont entrecoupés d’éléments du paysage sonore extraits des lieux auxquels ils se réfèrent. Les visiteurs de l’installation utilisent des oreillettes sans fil interactives ou leur propre oreillette pour écouter ces enregistrements pendant qu’ils conduisent ou marchent le long des différents « chemins d’histoires », ou qu’ils croisent leur route. Parallèlement, des représentations 3D interactives composées de la superposition stratigraphique des contours visuels des mouvements des habitants ou des visiteurs dans la ville sont exposées dans une galerie ou un musée. Les contenus sonores correspondants peuvent être activés en touchant un point le long de l’une des lignes d’intersection qui représentent les chemins dans l’installation.
La superposition stratigraphique des histoires et des chemins devient de plus en plus dense au fur et à mesure que le nombre de visiteurs et de contributeurs au projet augmente. Les schémas d’usage du système de circulation urbaine et leur dimension narrative, politique et poétique sont révélés dans le temps pour traiter les tensions entre intérieur/extérieur, tourisme/local, public/privé, mobilité sociale/stagnation, renouvellement/délabrement urbain. Plutôt que de réifier de telles dualités, le projet cherche à rendre visible les interrelations des diverses communautés et se demande comment les lignes d’intersection et les schémas révèlent une définition collective des entrelacs complexes de l’espace urbain, du mouvement et de l’identité.
Textes et documents de référence
RUEB Teri, « Syncopated space – wireless media shaping human movement and social interaction », in The information society on the move, Receiver n°10, 2004
[http://www.terirueb.net/flash/syncspace.pdf]
RUEB Teri, « Sonic Spaee-Time: Sound Installation and Secondary Orality », in Consciousness Reframed, Center for Advanced Inquiry in Interactive Arts, 2002
[http://www.terirueb.net/publication/caiia.pdf]
HAWK, Byron, OVIETO Ollie, REIDER David, Small Tech: The Culture of Digital Tools, University of Minnesota Press, 2008.
HARRIGAN Pat, WARDRIP-FRUIN Noah, Second Person: Role-playing and Story in Games and Playable Media, MIT Press, 2007
WILSON, Stephen, Information Arts; Intersections of Art Science and Technology, MIT Press, 2003.